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Le Blog de JM 33500 - LiBoUrNe, HisToiRe d'En ParLeR
1 août 2007

La 3D sur GéoPortaiL.fr

Libourne en 3D sur Géoportail IGN

C'est en version Béta, mais depuis peu sur Géoportail nous pouvons profiter de la 3D. Il vous faudra avant tout  installer TerraExplorer téléchargeable iCi. Ce n'est pas encore du "Google Earth" mais ça l'avantage d'être français et de traiter tout le territoire...

Libourne en 3D sur Géoportail IGN

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10 juillet 2007

L'EgliSe SaiNt-ThoMas de LiBoUrNe

La Vierge aux grandes mains
de l’église Saint-Thomas

Ave Maria, gratia plena ...

PROVENANCE

La Sainte-Épine: épine de la couronne du Christ donné par Charlemagne à l'Église Saint-Thomas (visible à l'Église Saint-Jean le jour du Patrimoine)Une tradition constante rapportée par les plus anciens historiens libournais, Decazes (1), Souffrain (2), Guinodie (3), et, plus récemment, par l'abbé Lewden (4), attribue à l'église Saint-Thomas une fondation extrêmement ancienne. Selon ces auteurs, l’église primitive de Libourne, Saint-Thomas existait déjà en 769. A cette date, en effet, Charlemagne, au cours de la lutte qu'il soutint contre Hunald, duc d'Aquitaine, aurait fait don à ladite église d'une des épines de la Couronne du Christ. Le vieux sanctuaire conserva cette relique insigne jusqu'au 5 avril 1609 (qui était le dimanche de la Passion) ­jour où la Sainte Epine fut transférée solennellement à l'église Saint-Jean, par le cardinal de Sourdis (5). A partir de ce moment, l'église Saint-Thomas ne joua plus qu'un rôle effacé dans l'histoire de Libourne. Malsaine à cause de sa trop grande humidité, elle tomba dans un tel état de délabrement qu'il entraîna son abandon. Supprimée le 14 août 1773 par un décret de Mgr de Rohan, archevêque de Bordeaux, définitivement désaffectée le 30 octobre 1790 par Mgr Champion de Cicé (6), elle fut alors transformée en halle aux grains et en magasin aux farines, devint théâtre en 1806, en attendant d'être complètement démolie en 1897-98 pour faire place à la halle en fer actuelle (7).

Vierge aux grandes mains de l'Eglise Saint-ThomasMais J. Royer, se basant précisément sur l'examen des fondations de l'église Saint-Thomas, lors de sa démolition, estime que le monument, qu'il qualifie de « gothique », ne remontait pas au delà du XIVème siècle. Située à un angle de la Grande Place, suivant le plan habituel des bastides que l'on retrouve à Monségur, Créon, Sauveterre, l'église aurait pu ainsi avoir été construite postérieurement à la fondation de la bastide et pour lui servir de principal édifice religieux (8). Mais, cela ne saurait être décisif, et l'église, au contraire, pouvait être antérieure à la fondation de la bastide dont la place centrale aurait été déterminée par la position même de cette église, à moins encore que celle-ci n'ait été élevée en même temps que la bastide et à la place d'un sanctuaire primitif. A l'appui de l'opinion de M. Royer, Ulysse Bigot précisait « qu'aucun vestige, plus ancien que le XIVème siècle n'y avait été découvert » (9). Bien que formulée d'une façon aussi catégorique, cette opinion nous semble devoir comporter quelque atténuation. Sans doute, s'agissait-il, dans la pensée de Bigot et de Royer, des vestiges du monument lui-même. Cependant, il existe un reste de l'église Saint-Thomas sous la forme d'une statue de la Vierge à l'Enfant, que sa facture et son symbolisme font apparaître comme fort archaïque. Cette statue, trouvée dans les fondements de l'église Saint-Thomas, au cours des travaux de démolition nécessitée par les transformations successives de l'édifice, avait été précieusement recueillie par Guinodie, l'historien de Libourne. Au mois de juillet 1926, Mlle Guinodie, sa fille, en fit don à Ulysse Bigot qui donna asile à la statue dans le bureau du 40 cours Tourny que connaissaient bien tous ceux qui, à la recherche d'une précision, d'un détail peu connu de l'histoire libournaise, ne se sont jamais adressés à notre ami en vain. En 1940, à la suite du décès d'Ulysse Bigot, ses neveux, Mme Jomini et M. Jean Bigot, ont offert cet émouvant témoin du passé de Libourne au Musée Archéologique de notre ville. Qu'ils reçoivent ici l'expression de notre vive reconnaissance.

Nous ne connaissions de l'église Saint-Thomas qu'un plan accompagné d'un dessin du monument en élévation et profil, datant l'un et l'autre de la seconde moitié du XVIIIème siècle, et une photographie du mur du chevet légèrement antérieure à la démolition de l'édifice. Ces trois documents ont été reproduits dans la Revue Libournaise, tomes I et II, en 1899 et 1900 (10). (voir ci-dessous)

Dessins Eglise Saint-Thomas

Plan Eglise Saint Thomas

On possède encore de l'église Saint-Thomas une cloche qui, déposée à l'Hôtel de Ville en 1790, fut remise à l'église des Récollets à la restauration du culte, après la Révolution. Lors de la démolition de la chapelle des Récollets, en 1930-33, cette cloche a été placée an Musée de Libourne, où elle se trouve actuellement. Elle porte une inscription que nul encore n’est parvenu à déchiffrer. La forme des lettres, suivant Burgade, indiquerait le milieu du XIIIème siècle, et, de fait, « plusieurs sommités archéologiques du département », consultées par cet historien, placent la fonte de cette cloche entre 1240 et 1260: ce serait ainsi la plus ancienne de la région (11). Cette date a son importance. En effet, ai cette cloche a été faite pour l'église Saint-Thomas et lui a toujours appartenu, cela ferait remonter l'église non au XIVème, mais au milieu du XIIIème siècle au moins, et elle serait bien ainsi contemporaine de la fondation de la bastide (1270), sinon même antérieure. Or, cette date est également la plus probable que l'on puisse assigner à la sculpture que nous nous proposons d'étudier dans ce mémoire ; on avouera que la coïncidence est trop curieuse pour ne pas être remarquée. La statue de la Vierge aux grandes mains de l'église Saint-Thomas est d'ailleurs le seul souvenir lapidaire qui nous soit parvenu de cette antique église (12), peut-être la plus ancienne de Libourne. Combien émouvante, cette modeste pierre, par toute la lointaine histoire qu'elle permet d'évoquer! C'est une grande part de son intérêt, ce n'est pas la seule.

Je n'étalerais pas plus cette étude sur mon blog car le but de cet article est plutôt basé sur l'histoire de l'Eglise de Saint-Thomas, mais vous pouvez la télécharger en cliquant su le lien suivant: Etude complète de la statue de la Vierge aux grandes mains. J'en arrive directement à la conclusion suivante:

Est-il possible maintenant à l'aide de cette statue de trancher la question toujours débattue, de la date de l'église Saint-Thomas ? Non, bien sûr, nous ne pensons pas que l'on puisse reconstruire, par la pensée, cette antique église avec cette seule statue. De ce que cette sculpture (même si elle était romane) provient de l'église Saint-Thomas, on ne peut conclure, en effet, que l'église Saint-Thomas était une église romane: une église du XIVème siècle peut bien renfermer une statue du XIIème, comme une église du XIIème peut contenir une sculpture postérieure. Tout ce que l'on peut dire, c'est que Libourne existait avant le XIIème siècle et devait donc posséder une église ou une chapelle romane à laquelle a fort bien pu se superposer par la suite une église de style ogival. Dans ce cas, les murs de fondation auraient été romans et c'est sur ceux-ci que l'église Saint-Thomas aurait été reconstruite au XIVème siècle, d'après la formule du gothique flamboyant alors en vogue. Les fragments de sculpture découverts au cours des fouilles, les dessins du monument qui, plus heureux que lui, nous ont été conservés, attestent bien le XIVème siècle (45), mais sont impuissants à nous dire si un édifice antérieur a ou non existé. La statue de la Vierge à l'Enfant ne le permet pas davantage. Tout au plus, est-il possible d’apporter une certaine réserve à ce qu'un jugement superficiel comportait de trop absolu, en conjecturant que l'origine de l'église Saint-Thomas peut bien être plus ancienne que d'aucuns l'ont crû.

Enfin, quant à la destination de la statue orle la Vierge aux grandes mains de l'église Saint-Thomas, il paraît évident que ce n'était pas une statue « de majesté » faite pour être mise à la place d'honneur dans le sanctuaire ou au portail de l'église, objet de la vénération des fidèles, comme les admirables Vierges du XIIème et du XIIIème siècle dont nous avons parlé. L'absence de toute Sculpture au dos de cette statue, nettement équarri ainsi que les côtés, tout indique clairement que ce groupe ne devait pas être vu par derrière; il devait être encastré dans un mur, peut-être rapporté au-dessus d'une porte, par exemple. Mais nous serions plutôt enclin à y voir un simple ex-veto commandé et exécuté dans le dernier quart du XIIIème siècle par des éléments populaires Libournais et, à ce titre, cette statue vaut mieux qu'une simple curiosité archéologique; elle mérite un peu de notre affection, j'allais dire de notre amour.

Terminé en la Fête de l'Assomption.
Libourne, le 15 Août 1945

Henry DE SARRAU.

PLAN DE L'ÉGLISE SAINT-THOMAS

Souffrain nous raconte que cette église aurait été bâtie en 496, que Charlemagne l'aurait visitée en 769, et lui aurait fait don d'un fragment de la Sainte Epine.
Presque tous les historiens postérieurs ont accueilli cette simple tradition, qu'aucun document, on le conçoit, n'est venu appuyer. Les fouilles faites ces jours passés nous permettent de dire que rien n'atteste une aussi ancienne origine. On n'a pas découvert un seul vestige d'un monument antérieur à celui dont nous donnons l'élévation et le plan, qui remontait lui-même au XIVème siècle.

Les fragments de clochetons, de fenêtres flamboyantes, de nervures d'arcs qu'on a trouvés dans les fondations du Théâtre nous en ont donné la confirmation. Aucune trace non plus du passage du ruisseau le Lour au-devant de l'église, dont parle Decazes (notes pour l'histoire de Libourne, 1763 ms).

Ainsi donc, comme nos plus anciens monuments libournais, l'Hôtel de Ville et les Cordeliers, l'église Saint- Thomas avait été bâtie au XIVème siècle. Libourne ne remonte guère plus haut, il n'y avait antérieurement qu'un petit groupe d'habitations autour de l'église Saint-Jean de Fozera, le Condat antique.

Extrait de le Revue Libournaise 1899

L'ÉGLISE SAINT-THOMAS DE LIBOURNE

Il y a quelques mois à peine, sous la pioche des démolisseurs, nous avons un instant entrevu les derniers vestiges de cette antique église paroissiale de Libourne. Dissimulées à droite et à gauche dans les dépendances du théâtre, existaient encore, en effet, deux chapelles voûtées; elles constituaient avec le grand mur de chevet les seules parties de l'ancien édifice que la construction du théâtre eut laissées debout. Aujourd'hui tout a disparu.

Ancien théatre

M. l'abbé Lewden en a donné une excellente monographie, très documentée, malheureusement trop modeste, puisqu'elle n'a été tirée que pour les amis de l'auteur. Comme nous ne saurions mieux, ni rien dire de plus que lui sur ce sujet, nous nous contentons de lui emprunter les quelques lignes qui suivent:

«  L'église Saint-Thomas était située vraisemblablement au centre de l'ancien Condat. Elle occupait l'emplacement du théâtre actuel (1897), ancien Athénée, dont le mur qui fait face à la rue Sainte-Catherine est d'ailleurs le mur de chevet primitif de l'église. Elle était composée d'une nef et de deux bas-côtés. L'entrée de la nef principale était précédée d'un tambour en pierre. Au-dessus de la porte s'élevait une sorte de campanile où il y avait trois cloches. Au-dessus du tambour, dans toute la largeur de la nef principale, était une tribune en bois, fermée sur le devant par des jalousies. On montait à cette tribune par un escalier tournant situé à côté de la porte d'entrée. Avec ses bas-côtés, l'église avait une largeur totale d'environ 18 mètres sur 34 à 35 mètres de long. Elle était éclairée par seize petites croisées qui ne donnaient que fort peu de jour, et comme le sol intérieur se trouvait en contre-bas de plus de 80 centimètres elle était très humide, au moins dans les bas-côtés. Désaffectée en 1790, elle fut transformée en magasin aux farines, puis en salle de spectacle en 1806. »

Extrait de la Revue Libournaise 1899 page 136-137

LIBOURNE L'ANCIEN THÉATRE

Ancien Théatre sur les traces de l'Eglise Saint-Thomas

(Vu de la rue Sainte-Catherine - Mur de chevet de l'ancienne église)

La Revue Libournaise a déjà publié, il y a quelques mois (1), en les accompagnants d’une courte notice, l’Elévation, le Profil et le Plan de l’ancienne église Saint-Thomas de Libourne.

Au moment où s'achève le bel édifice qui occupe aujourd'hui sa place, nous avons voulu donner un dernier souvenir au vieux monument disparu, en publiant une vue de la façade postérieure de l'ancien Théâtre. Cette vue, reproduite d'après une photographie qu'a bien voulu nous communiquer un obligeant photographe amateur de notre ville, M. H .... B ..... , sauvera de l'oubli la seule partie de l'antique église qui avait survécu à ses transformations successives: le mur de chevet.

On remarquera, en comparant cette vue avec les planches plus haut citées la parfaite concordance de nos documents. Le contrefort à l'angle de la sacristie de Saint-Clair, sur la rue Fonneuve (depuis rue Montesquieu), se voit encore, surmonté d'un ornement en pierre en forme de boule (?) ou d'un reste d'ancien pied de croix (?) Le couronnement primitif du pignon existe, en outre tout le long du mur, qui est resté dans son entier. On voit aussi les traces du contrefort qui prolongeait le mur de séparation entre cette sacristie de Saint-Clair et le sanctuaire de la grande nef, ainsi que le retrait de mur qui existait derrière la sacristie du Saint-Esprit (devenue en dernier lieu la cuisine du concierge du théâtre). (2).

La porte principale (celle de l'entrée des artistes), de même que la fenêtre placée dans son axe et l'oculus (ou ouverture circulaire) percé plus haut, avaient été pratiquées dans l'ogive, préalablement murée mais restée apparente dans la maçonnerie, qui se trouvait derrière le maître-autel; et sur la clé de la plate-bande (3) de la fenêtre, se lisait encore, au moment de la démolition, la date de 1791, qui est celle de la transformation de l'église en magasin aux farines. (4)

Naguère enfin, sur la petite place entre le Théâtre et la rue Sainte-Catherine, se tenaient, les jours de marché, les marchands charcutiers. Leurs bancs, qui y séjournaient souvent d'un marché à l'autre, comme le montre notre figure, rappelaient l'ancienne Craberie (5), établie autrefois à ce même endroit.

La démolition du Théâtre, décidée par le Conseil municipal dans sa séance du 11 décembre 1897, commença le 29 du même mois et fut terminée le 13 février suivant.

L'adjudication des travaux du marché qui devait le remplacer eut lieu le 4 mars 1898.

Dès le mois suivant, ces travaux commencèrent et le marché sera livré lorsque paraitront ces lignes (6). C'est un monument qui fait honneur à la fois à l'architecte et aux entrepreneurs.

(1) 1er année, planches hors texte, pp  137 et 153.
(2) Cette dernière avait conservé intactes ses belles voûtes ogivales.
(3) Cette pierre est conservée à la Mairie.
(4) Avant d'être à Saint-Thomas, le magasin aux farine, était dans la partie basse de l'Hôtel de Ville, dont le restant était affecté à l'Administration. En 1640, l'établissement du Présidial força la jurade il se concentrer dans la tour des Archives et dans une chambre située au rez-de-chaussée. Lorsqu'en 1736 l’Administration eut fuit l'acquisition de la maison l'Houmeau, elle plaça au bas, sur le derrière, le dépôt des farines, et le corps de garde devant. Les choses restèrent dans cet état jusqu'en 1791, que (sic) l'acquisition de l'église Saint-Thomas permit d'y établir le magasin aux farines. Il y demeura jusqu'en 1805, Où (sic) il fut transporté dans les écuries du roi (a). (Burgade, inventaire manuscrit des Archives, tome I).
(5) La Craberie, composée de 4 bancs, fut placée, postérieurement à 1459, à la place de la maison que l'on voit actuellement seule au l'oint de jonction de la Grande-Rue (b) et de la rue des Chais, au pied de la Tour du Grand Port. On n'y vendait que de la vache et de la chèvre (c), et les crabiers revendiquaient le droit exclusif de cette vente. On retrouve plus tard la Craberie derrière l'église Sault-Thomas. En 1771, la Halle des Bouchers, située auparavant devant la fontaine Fonneuve, y fut aussi transportée. En 1821, la halle située derrière le Théâtre a été enlevée. Il n'y eut plus dès lors de halles de boucherie dam la ville. (Burgade, loc. cit.).
(6) Renseignements dûs à M. Dupuis, le sympathique architecte de la Ville, qui eu la haute direction de ces travaux.
(a) Actuellement caserna des pompiers et école communale. La rue a pris dès lors le nom de rue du Marché-aux-Farines.
(b) Aujourd'hui rue Victor-Hugo.
(c) D’où son nom.

Extrait de le Revue Libournaise 1899-1900

Marché couvert Libourne Décembre 1986 - bulletin municipal

29 juin 2007

LiBoUrNe PlaGe 2oo7

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9 juin 2007

AuGusTe ReNOiR A LiBoUrNe eN 1870

Pendant la guerre de 1870, Renoir, mobilisé, est envoyé à Libourne.
Le moins qu'on puisse en dire, c'est qu'il n'en a pas gardé un souvenir fameux. Voici ce qu'il écrit (1), de son style épistolaire habituel, c'est-à-dire à demi-incohérent et passablement grossier, quoique plein d'humour:

Pierre Auguste RENOIR« ... J'ai pas été heureux pendant quatre mois quand je me suis senti sans lettre de Paris. J'ai été pris par un em ... dement (2) si profond, impossible de manger et de dormir. Enfin, je me suis payé la dysenterie et j'ai failli claquer sans mon oncle qui est venu me chercher à Libourne et m'a emmené à Bordeaux. Là ça m'a rappelé un peu Paris, et puis j'ai vu autre chose que des militaires, ce qui m'a remis vite. Et ce qui m'a fait voir comme j'étais malade, ça a été de voir les camarades. Quand ils m'ont vu revenir ils étaient épatés. Ils me considéraient comme mort, et du reste on y était habitué, surtout pour les Parisiens. Il y en a une grande quantité qui repose à l'ombre dans le cimetière de Libourne. C'était très curieux. On était la veille chez le marchand de vin. Le lendemain, vous voyez un garçon qui ne parle plus à personne. Il va à la visite se faire porter malade. Le médecin le flanque à la porte. Le lendemain, il a le délire et il se met à rigoler et à embrasser sa famille. Le surlendemain, il n'y a plus personne. Et à ce qu'il paraît que si mon tonton n'était venu, ce qui m'a changé, je faisais la même chose ... »

(1) Henri PERRUCHOT : La vie de Renoir, Hachette, 1964, p.72 (Lettre à Ch. Le Cœur du 1er mars 1871, publiée dans le Burlington-Magazine, sept.-oct. 1959).
(2) En toutes lettres dans le texte !

Extrait de la Revue Hist. Et Arch. Du Libournais de 1975 à 76 p.61

8 juin 2007

D'ArTaGnaN à LiBoUrNe en 1650

Souffrain (2) et Guinodie (3) ont relaté, plus ou moins longuement, le séjour que Louis XIV et sa Cour firent à Libourne. Quelques documents, découverts au hasard de la lecture, permettent d'en compléter l'histoire, et de situer dans l'ambiance du moment, la venue dans nos murs du célèbre mousquetaire.

Statue de d'Arpagnan - Musée de Lupiac (Gers)Bien sûr sait-on qu'en août 1650, il fit très chaud à Libourne (4), et que Mademoiselle de Montpensier s'y ennuya fort. M. P. Amiguet (5) écrit:
« Le
1er août, elle (la cour) arrive à Libourne où elle séjournera un long mois. Anne d'Autriche
, plus maussade que jamais, reste enfermée dans son logis et oblige S.A.R. (Mademoiselle) à demeurer auprès d'elle et à faire de la tapisserie. Belle besogne lorsqu'on est jeune et que l'on a envie de grand air, de mouvement, d'espace et d'actions héroïques ! Aussi, la princesse ne peut-elle s'empêcher de regarder avec mépris, voire avec colère cette femme qui passe son temps à dormir, à manger, à dire ses oraisons, et à penser au Cardinal. Comme elle est devenue grosse et lourde cette Reine qui a tant de peine à comprendre l'âme de la France ... Et, Mademoiselle de nous dire avec dépit:
« Il faisait une chaleur horrible, de sorte que pour en moins sentir l'incommodité, la Reine demeurait tout le jour sur son lit sans s'habiller que le soir ; ainsi elle ne voyait personne. J'étais tout le jour dans ma chambre. Le plus grand divertissement que j'eusse était d'écrire à
Paris » ...

« Parfois la Princesse était réveillée à l'aube par le son des fifres et des tambours; c'étaient les troupes du Maréchal de La Meilleraye qui se rendaient devant les murs de Bordeaux. Un autre jour c'étaient des mousquetaires et des chevau-légers qui s'arrêtaient pour bivouaquer. Ces spectacles militaires étaient toujours les bienvenus ; ils rompaient la monotonie des jours, et faisaient une heureuse diversion aux travaux d'aiguille imposés par la Reine ».

Pour
A. Joanne, qui reprenait sans doute les dires de Souffrain, des fêtes brillantes furent données à Libourne pendant le séjour de la Cour (6). Sans doute, l'animation causée par la présence de tant de grands Seigneurs fut-elle une distraction pour les Libournais. Il est aussi bien certain, que longtemps après, on dut parler de l'entrée en ville des souverains, de leur réception à l'église Saint-Jean, des processions auxquelles ils prirent part, de l'exécution de Richon sur la place de la halle. Mais, tout ceci ne pouvait ni faire oublier à Mademoiselle que la guerre continuait, ni l'empêcher de songer à ce que serait la vie à Paris
une fois la paix rétablie.

Bien peu de chose aurait suffi, pour que Mademoiselle ait une autre opinion de notre ville. On connaît son goût très marqué pour l'ortolan, oiseau qui se chasse en Avril-Mai pour la migration de printemps, et en Août-Septembre pour celle d'automne, et qui doit être ensuite engraissé pendant cinq à six semaines. Lorsque la Cour était à
Libourne
, il était ou trop tôt, ou trop tard pour qu'elle puisse s'en régaler.

« N'oublions pas. écrivait
C. Desabrant (7), qu'à l'époque de La Fontaine, le rat des villes se régalait de reliefs d'ortolan, et qu'un royaume fut dédaigné pour des ortolans ... Ce royaume n'était autre que celui de Sa Gracieuse Majesté Charles II d'Angleterre, et il fut proposé à la Grande Mademoiselle. Mais la cousine de Louis XIV, dont le solide appétit n'empêchait pas un sens subtil du palais ... royal, montra un inébranlable attachement à la cuisine française en refusant d'épouser un roi sur la table de qui on ne servait pas d'ortolans! »

Ce projet de mariage datait du début de 1649, soit un an et demi avant le séjour à Libourne.
En
août 1650, Colbert et Foucquet séjournèrent aussi à Libourne
(8).
Nous avons essayé, d'ailleurs sans succès, d'avoir des précisions sur ce sujet, aussi la question reste-t-elle toujours posée.

Portrait de d'ArtagnanMais,
d'Artagnan vînt à Libourne, et son séjour, qui eut des conséquences importantes, semble être passé inaperçu de Souffrain et Gui­nodie. E. Ducéré, que j'ai déjà eu l'occasion de citer (9), écrit:

« Lorsque les troupes royales mirent le siège devant Bordeaux, (l0) Lavrillère écrivit une lettre au corps de la ville de Bayonne, au nom du Roi, lui demandant un renfort de pinasses armées en guerre, pour faire le blocus de la ville par le fleuve. Le fameux d'Artagnan, le mousquetaire, fut chargé par la cour de porter le paquet à Bayonne, et de hâter les préparatifs. Les dix pinasses furent promptement armées et équipées, et placées sous le commandement de M. de Maubec, sieur de Pellicq ».

Il est inutile de dire qui fut
d'Artagnan, mais il semble bon de préciser ce qu'était une pinasse. En effet, les girondins que nous sommes, ont peine à imaginer les paisibles embarcations arcachonnaises armées en guerre, et participant au blocus d'une ville comme Bordeaux. Au XIIIe siècle, les pinasses étaient des navires aussi forts que les caravelles espagnoles : ce fut d'ailleurs l'Espagne qui en enseigna l'usage aux Bayonnais, et aux XVIe et XVIIIe siècles, elles étaient très estimées (11). Les pinasses étaient groupées en escadrilles, et pour le siège de La Rochelle, où les Basques prirent une si large part, Saint-Jean de Luz
se distingua d'une manière particulière : il avait armé à lui seul 15 pinasses chargées de vivres et de munitions (12).

Voici donc, un extrait du rapport de mer du
Sieur de Maubec, rédigé à « Laurmont » le 14 Septembre 1650 (13) :

« ... Je vous diray doncq que sortans de nostre hâvre, nous rencontrâmes M. de Monty dans un grand vaisseau de 32 pièces de canon, et son patache de 12, mais le vent nous ayant été contraire, nous feumes six jours sans pouvoirs aller à Blaye, où arrivé M. d'Artaignan ne voulut perdre temps pour aller en court, qui estoict à Libourne, m'ayant fait l'honneur de me souffrir en sa compagnie, me mena au logis du Roy, où nous trouvasmes fort à propos le Roy et la Reyne ensemble, avec quantité de seigneurs où estoict Monsieur notre gouverneur, lequel me fit la faveur de me présenter à S. M ... après quoi M. d'Artaignan fut d'advis d'aller voir M. le Cardinal... M. de Servien qui estoict avec luy ... me mena chez M. de la Bérillère » ...

On ne peut pas mettre en doute la sincérité de ce rapport. Sous le nom estropié de la
Bérillère, se cache M. de la Vrillère, alors Secrétaire d'Etat, et qui logeait près du Louvre (14). «Il eut peu d'éclat, soit à la Cour, soit dans le Royaume; il ne dut son élévation qu'à son caractère souple, et à une riche succession que lui laissa son beau-père, le fameux Panticelli d'Eimery
(15).
Par contre
M. de Servien
, Abel, était « Ministre, Secrétaire d'Etat, Surintendant des Finances et l'un des 40 de l'Académie Française », Ce fut un diplomate distingué, « naturellement fier et impatient, brusque et rude dans ses manières (16) ».
D'Artagnan foula donc le pavé de nos vieilles rues, et on peut écrire que c'est peu avant le 27 août qu'il était à Libourne. En effet, il amenait les pinasses bayonnaises qui allaient participer au siège de Bordeaux, et ce renfort étant arrivé, le Roi quitta Libourne
pour aller à Bourg pour être plus près du théâtre d'opérations.
Ce séjour est donc d'une importance capitale pour l'Histoire de la Fronde, car dix jours plus tard, le Roi faisait son entrée dans
Bordeaux
(17).

Mais, il est possible, que ce soit à
Libourne que d'Artagnan ait reçu la mission d'aller à Bayonne. Un compte à rebours va en donner la preuve:

- le Roi quitte Libourne le 27 août,
-
d'Artagnan y est arrivé le 25 environ, il a quitté Blaye
le même jour,
- 6 jours de navigation ont été nécessaires pour aller de
Bayonne à Blaye : l'escadrille a donc appareillé vers le 19
,
- les pinasses furent promptement armées et équipées : si une dizaine de jours s'écoula entre la réception de l'ordre royal par la ville de
Bayonne et l'appareillage, c'est que d'Artagnan remis l'ordre vers le 9
,
- la Cour étant arrivée à
Libourne le ler août, c'est pendant cette longue semaine que d'Artagnan reçut sa mission, et trouva le temps de faire le déplacement.

Ce n'est donc pas un séjour, mais bien deux, que d'Artagnan fit à Libourne.

Suivant le Roi jusqu'à Bourg, et parlant de la réconciliation qui eut lieu dans cette ville entre Louis XIV et la princesse de Condé, Gui­nodie (18) cite la comtesse de Tourville, parmi les personnes accompagnant la princesse.

Sachant qu'ii y eut au moins deux familles qui portèrent ce titre, l'une originaire de Bretagne, l'autre de Lorraine, on est en droit de se demander de laquelle il s'agit. Jean de La Varende vient heureusement à notre secours.
Cette
comtesse de Tourville était née Lucie de la Rochefoucault. Veuve en premières noces d'un Duras, elle avait épousé en secondes noces César de Tourville
: ils furent les parents du Maréchal (19).

« En
1649, quand Anne d'Autriche voulut s'assurer de la princesse de Condé comme otage, écrit-il, c'est Madame de Tourville, alors première dame d'honneur qui organisa la résistance, et prit la part la plus importante dans la farce qu'on joua au pauvre M. du Vouldy, chargé de la garde des captifs. On sait qu'au lieu du petit duc d'Enghien et de la princesse, on lui fit voir une jeune anglaise et le fils du jardinier, pendant que Madame de Condé et l'enfant ducal galopaient vers Bordeaux. Madame de Tourville fit réussir la fuite. Année sur année, Lude de Tourville, la comtesse de Tourville par courtoisie, allait suivre le sort des Condé
, sans jamais les abandonner» (20).

Sans doute me suis-je laissé entraîner bien loin de mon sujet. J'espère que cette étude des aspects peu connus du passage de la Cour à
Libourne vous inclinera à l'indulgence.

                                                                                             B. MONTOUROY.

(1) Doit-on dire Artagnan ou d'Artagnan, comme l'écrit A. Dumas. Il semble que ce soit une faute, la particule ne devant être employée que lorsqu'il est fait usage d'Un titre ou prénom.
(2)
SOUFFRAIN
. Tome III, p. 30 et s.
(3)
GUINODIE
, 2" éd. T. l, p. 226.
(4) Ibid. T. l, p. 230.
(5)
Philippe AMIGUET. La Grande Mademoiselle et son siècle d'après ses Mémoires. Albin Michel. Paris 1957
, p. 170 et 171.
(6)
Adolphe JOANNE : De Paris à Bordeaux (collection des Guides Joanne), 3" éd. Paris. Hachette 1867
, p. 288.
(7)
Catherine DESABRANT. Célébrité n'est pas chance : l'ortolan. Dans Bêtes et Nature, la revue du monde animal n° 46 octobre 1967. Cet article est à rapprocher de celui paru dans la R.L. n° 2 août 1898
, p. 26 et 27.
(8) R.H.A.L., T. Xx...XV, n " 123, p. 2.
(9) R.H.A.L., n° 127, p. 16, note 6.
(10) Histoire topographique et anecdotique des rues de
Bayonne. E.DUCERÉ
, T. V, p. 135.
(11) voir le LAROUSSE à ce mot.
(12)
Pierre HARISPE. Le Pays Basque. Paris 1929
. Payot, éd. p. 135.
(13)
DUCERÉ
. Ibid. p. 136 et suivantes.
(14)
SOUFFRAIN
, p. 30.
(15) Dictionnaire universel, historique, critique et biographique par une Société de Savants français et étrangers. 9" éd. Paris. Prud'homme Fils. 1812, T. XVIII, p. 147.
(16) Ibid. T. XVI, p. 158.
(17) Courrier Français du Dimanche. Edition du Libournais, n. 1257 du
19 octobre 1968. Jehan de GUIENNE. Personnages célèbres du Bordeaux
de jadis.
(18)
GUINODIE
, 2" éd. T. 1, p. 232.
(19) Pour l'ascendance du
Maréchal de Tourville
, voir aussi Miroir de l'Histoire n° 225, page 6, question n° 120.
(20)
Jean de La VARENDE. Le Maréchal de Tourville et son temps. Paris. Ed. de France 1943
.


Escalier menant à la Statue  Statue de d'Artagnan

Originaire de Gascogne, il n'y a rien d'étonnant à ce que la principale ville de la région, Auch, ait élevé une statue à l'homme qui représente le mieux l'esprit gascon. Erigée sur le premier palier d'un escalier monumental de 234 marches, la statue de d'Artagnan se dresse fièrement là depuis son inauguration en 1931.
Un point de passage obligé pour les amateurs du célèbre mousquetaire...

Iconographie. - Le Journal des Veillées du Pays de Bigorre publié par la Société Bigourdane d'Entraide Pédagogique. Hiver 1933-1934, n° l, reproduit la photographie de la statue en bronze de d’Artagnan, érigée à Auch, sur l'escalier monumental le 12-7-1931, œuvre du sculpteur Firmin Michelet, auquel est consacrée une notice intéressante, sous la signature de Georges Ferrero.

Extrait de la Revue Hist. Et Arch. Du Libournais 1969 à 70.

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28 mars 2007

1822 Sur la RouTe BorDeauX - LiBoUrNe

Voiture accélérée de Bordeaux pour Libourne
...AVIS... Le public est prévenu qu'à dater du 16 juillet, il partira tous les jours à 6 heures précises, du quai de la Douane n° 163, ancien bureau des jumelles, une voiture accélérée, bien suspendue, qui fera la route de Libourne en moins de 3 heures 1/2. (Extrait du Mémorial Bordelais du lundi 15 juillet 1822, communiqué par M. Bernard Ducasse).

Extrait de la Revue S.H.A. du Libournais 1953 à 54 p. 59

De nos jours, ce même trajet d'environ 30 kilomètres s’effectue en moins de 30 minutes en respectant les limitations de vitesse bien sur ;o)

25 février 2007

AliÉnoR, FeMMe De RoGeR de LeYBouRNe

Nous empruntons à la plume savante de M. J.-Aug. Brutails, directeur des archives départementales de la Gironde, la description de cette tombe plate découverte il y a quelques années dans un petit étang, au lieu de Cassecrabey, près de Créon (arrondissement de Bordeaux).

Pierre tombale d'Aliénor

« Cette dalle est dans un médiocre état de conservation; elle a été brisée en deux, peut-être par des lavandières qui en ont employé les deux morceaux pour laver le linge. La moitié inférieure est détériorée par en bas; la partie supérieure est écornée par en haut, à droite; la pierre est rongée sur plusieurs points, et l'épitaphe a malheureusement beaucoup souffert. »
La dalle mesure 0m165 d'épaisseur. La face est encadrée d'une double moulure creuse, large de 0m075, taillée dans un épannelage en biseau et qui est d'un excellent effet. Ces moulures ont à peu près disparu aux deux extrémités supérieure et inférieure. Le champ mesure, entre les moulures, 1m56 de long; la largeur est de 0m55 en haut et de 0m30 en bas.
L'effigie est des plus curieuses. Elle représente une femme nue, les mains jointes sur la poitrine. Le milieu du corps, depuis la ceinture jusqu'aux genoux, est dissimulé derrière un écu, chargés de six lions posés 3, 2 et 1. Le dessin, gravé au trait, n'est pas mauvais. Certaines parties, comme les bras, sont même convenablement traitées. Mais ce qui est surtout intéressant dans cette œuvre, c'est que l'artiste ait représenté une personne nue. Le XIIIe siècle n'admettait guère la nudité que pour ces petits corps sans sexe qui figuraient-rame du défunt. Les imagiers de ce temps ne cherchaient pas encore le réalisme que les sculpteurs du XVe siècle rendirent parfois avec tant de puissance. Sur ce point notre ciseleur a fait preuve d'un dédain quelque peu hardi des conventions de son temps : il a dépouillé de tout vêtement la noble femme dont il devait reproduire les traits, et il a même, autant qu'on en puisse juger par certains détails, visé au réalisme. A ce point de vue, la tombe plate de Cassecrabey est un document précieux pour l'histoire de l'art.
On remarquera que, pour les lions des armoiries, l'artiste ne s'est pas contenté d'indiquer d'un trait la silhouette; le lion tout entier est gravé en creux. Sans doute, ce creux était rempli de mastic de couleur et le champ de l'écu était peint. L'épitaphe, dont le début est indiqué par une croix, part de l'angle supérieur gauche. Elle est en jolies majuscules. Voici ce que j'en ai déchiffré. J'ai écrit en italiques les lettres qui sont représentées par un signe abréviatif, et entre crochets celles qui, ayant disparu accidentellement en tout ou en partie, ont pu être reconstituées :

HIC JACE[T A]...... DOM/NI ROT[GERII] DE LIBURNA, MILIT[IS]......
OBIIT QUARTO IDUS OCTOBRIS
ANNO DOMINI M.CC.LXV. ANIMA EJUS REQU[I]ESCAT IN PACE.

Il s'agit probablement d'Aliénor, femme de Roger de Leybourne, lieutenant du roi d'Angleterre. Roger mourut en 1271. Aliénor, fille de Robert de Vipont, était veuve de Roger de Quincy. A la vérité, après l'A initial de son nom, subsiste un trait courbe qui annonce plutôt un C, un E ou un G. Mais cette constatation est vague et incertaine, parce que la pierre est très dégradée sur ce point.
On peut donc admettre que cette dalle a recouvert la sépulture d'
Aliénor de Vipont, femme du lieutenant du Roi, Roger de Leybourne, dont le nom parait présenter avec celui de la ville girondine de Libourne une parenté difficile à préciser. » (Bulletin monumental 1896, 7ème série, tome 1er).
Cette parenté, quoique difficile à préciser,
M. Brutails l'admet donc, nous savons même qu'elle lui paraît incontestable. Telle a été aussi l'opinion de R. Guinodie, de Martial et Jules Delpit. Les ingénieuses étymologies tirées de la situation géographique de notre ville, Ellac-Borna, Islae-Borna, nous semblent tomber du reste, sans contestation possible, si l'on veut bien considérer que le nom de Leyburn apparaît seulement, tout-à-coup, à la fin du XIIIème siècle.
Les armoiries gravées sur la pierre tombale de
Cassecrabey sont bien celles de la famille de Leybourne. (v. The general Armory of England, Scotland, Irelandand Wales, de sir Bernard Burke, Londres 1878). A..... femme de Ratmond de Libourne, morte en 1470, fut enterrée à La Sauve; ses armes étaient six lionceaux posés 3, 2 et 1. (Histoire générale de Courcelles, alliances, t. 3 art. Castillon p. 13). Il est infiniment probable que la tombe d'Aliénor provient également de La Sauve.

23 février 2007

L'ÉgliSe De L'ÉpiNette eT SeS AlenTourS

ChaPeLLe De L'ÉpiNette en 1865

Nous reproduisons ci-après une très intéressante notice qui a paru, en Septembre 1897, dans un journal de notre ville, sous le voile de l'anonyme. Ce travail avait pour auteur notre compatriote M. H. Vinson, le magistrat distingué, qui, en dehors de ses occupations professionnelles, s'était adonné avec tant de succès aux études de bibliographie et d'histoire. C'est d'ailleurs la dernière œuvre qui soit sortie de sa plume; il l'a écrite, un mois environ avant sa mort, dans cette propriété de sa famille où il était venu prendre une retraite studieuse, au milieu des souvenirs de son enfance et des affections de sa jeunesse.

L'an 799, Charlemagne était parvenu à l'apogée de sa puissance. Il avait toujours entretenu des relations utiles avec la papauté; à ce moment, le pape Léon III voyait sa situation menacée; il eut recours à Charlemagne, qui résolut d'aller à Rome pour lui venir en aide. Il s'y rendit avec ses principaux officiers et y convoqua un Concile ; Léon fut absous et put reconquérir toute son autorité.
Pour témoigner sa profonde reconnaissance, Léon imagina une superbe surprise.
Le jour de la fête de Saint Pierre, pendant que Charlemagne était en prière, il s'approcha du roi franc, lui mit le manteau de pourpre sur les épaules, la couronne d'or sur la tête et le proclama Empereur d'Occident. Peut-être le Monarque ne fut-il pas aussi surpris que le rapportent les Chroniques, et l'arrangement des choses fut-il un simple secret d'Etat. 

L'Empereur d'Occident, ainsi proclamé, fut amené à traiter avec l'Empereur d'Orient an sujet des limites de leurs empires. La grande autorité n'était pas du côté de l'Orient, aussi c'est de ce côté que vinrent vers Charlemagne les manifestations empressées et les hommages multipliés.
C'est à ce moment que se place l'envoi par le Patriarche de Jérusalem d'un clou du crucifiement, de plusieurs épines de la couronne du Calvaire et d'un fragment important de la croix du Golgotha. Comment ces reliques avaient-elles été trouvées, conservées, protégées? La légende pieuse proclame leur réalité et les foules heureuses s'en contentent.
Charlemagne, consacré Empereur d'Occident le 25 décembre 799, mourut le 28 janvier 814; c'est donc dans cet intervalle que se place ce magnifique envoi, probablement dans les premières années qui suivirent la délimitation des deux Empires.
On sait que le grand Empereur ne négligeait, dans ses voyages incessants, aucune partie de son vaste Empire. Il parcourut plusieurs fois l'Aquitaine et avait été frappé du parti stratégique qu'on pouvait tirer du tertre de Fronsac. 

Au confluent des deux rivières de l'Isle et de la Dordogne, à l'Est, se trouvait une agglomération populeuse qui possédait pour le culte un édifice sous le vocable du grand apôtre, d'abord incrédule, Thomas.

Les religieux qui le desservaient entrèrent, sans doute, dans les vues du grand Empereur et lui inspirèrent des sentiments préférés, car il crut devoir les gratifier d'un bienfait inestimable: il leur donna une des épines de la couronne du divin Supplicié. Plus tard, une Confrérie très respectée fut chargée de sa garde et du soin de ses exhibitions; ce fut la Confrérie privilégiée dite de Saint-Clair.

La Sainte-Épine: épine de la couronne du Christ donné par Charlemagne à l'Église Saint-Thomas (visible à l'Église Saint-Jean le jour du Patrimoine)

Les siècles s'écoulent; nous arrivons à Éléonore de Guienne (1122-1203). Quelle part eut-elle à la Chronique de l'Épine ? Nous tombons dans les obscurités et les probabilités de l'histoire.

Ce qui est vraisemblable, c'est que, dès cette époque, des trois chemins qui rayonnaient hors de Libourne, du côté opposé à la rivière : chemin de Condat, chemin de Saint-Émilion, chemin de Lyon (la route de Paris étant par Saint-André-de-Cubzac), e plus important et le plus fréquenté était certainement celui de Saint-Émilion.
La population s'accroissait au confluent des deux rivières et s'épandait sans cesse au dehors; à une époque inconnue fut bâtie sur la route de Saint-Émilion, à cinq ou six cents pas hors des murs de la ville, une chapelle modeste. On a voulu aussi y plaquer la légende obligatoire, le chêne, les colombes, les étoiles, la croix; mais cette légende n'a jamais été fort répandue et elle n'a point occupé la tradition.
Ce qui est plus probable, c'est qu'Éléonore de Guienne, devenue reine de France par son mariage avec Louis VII, dit le jeune, roi très pieux et très pratiquant, avait une manière de vivre que, par suite de son mariage ultérieur avec le roi d'Angleterre Henri II, on pouvait trouver un peu trop de flirt. Pour plaire à son jeune époux, pour bien se préparer à leur voyage en Terre Sainte, et peut-être aussi pour quelque mécontentement vis-à-vis des religieux de St Thomas, elle leur fit retirer l'Épine confiée à leur église et la fit déposer dans la chapelle jusqu'alors sans nom, désignée simplement comme chapelle de la Vierge, et qui commença à porter le nom de l'Épinette.
Éléonore, de retour de Jérusalem, ne satisfaisait plus son jeune époux, devenu plus sanctifié et plus rigoureux. Il obtint le divorce contre elle. Six semaines après, elle épousait Henri II, roi d'Angleterre, et lui apportait en dot la Guienne, la Gascogne, la Saintonge et le Poitou, dont elle avait hérité de son père, Guillaume X, dernier duc d’Aquitaine.

La Guienne devenue anglaise, les guerres dévastèrent la région ; le chemin de Saint-Emilion n'était pas sûre, l'Épine dût être rapportée dans l'église Saint Thomas. Les années s'écoulent, la ville est régulièrement reconstituée (1270). C'est une petite place forte avec tours, créneaux, poternes et fossés.

Avant de succéder à son père Édouard Ier, son fils fut le premier qui porta le nom de Prince de Galles; il aimait le séjour de la Guienne. Sa femme, la Princesse de Galles, se laissa aller à une préférence marquée pour la ville refaite par Édouard V ; elle fit rebâtir la chapelle de l'Épinette (1364), la fit consacrer solennellement par l'Archevêque de Bordeaux, Hélie de Bremont, lui conféra des revenus et lui attribua les bénéfices du Priourat.
Les Cordeliers de
Libourne desservirent la chapelle de l'Épinette, et l'abbé qui en était plus spécialement chargé portait le titre de Prieur de l'Épinette.

Cependant l'Épine n'avait pas été rapportée de l'église Saint Thomas à l'Épinette; elle n'y est jamais revenue et n'y est plus représentée que par un symbole, une image de pierre.
Chaque année, l'Épine était processionnellement transportée de l'église St Thomas à la chapelle de l'Épinette. Cette cérémonie, à laquelle le Maire et les Jurats assistaient, se faisait en grande pompe, au milieu d'une foule considérable.

Dans la suite des temps, elle fut suivie, en 1365, par Duguesclin ; en 1462, par le roi Louis XI et, en 1469, par Charles, frère dix Roi, qui fit faire pour l'Épine une jolie petite châsse en argent.
Cette châsse fut déposée aux archives de l'Hôtel de Ville et, par délibération des Jurats du
15 décembre 1505, le curé de Saint Jean, Minard
, en fut constitué gardien.
Mais cet office resta pour lui une sinécure, l'église St Thomas ne voulut jamais consentir à se séparer de la précieuse relique.
La chapelle de l'Épinette perdit peu à peu de sa vogue et de sa popularité. En 1563, pendant les guerres de la Réforme, elle fut absolument dévastée et pillée. Reconstituée quelques années plus tard, lors de la paix des cultes, elle continuait à être desservie par les religieux de Saint Thomas, et la Confrérie de Saint Clair se gardait bien d'oublier ses privilèges relatifs à la Sainte Épine. Pourtant, en 1609, le 5 avril, par ordre du cardinal de Sourdis, archevêque de Bordeaux, l'église Saint Thomas dut abandonner son précieux dépôt; l'Épine fut transportée processionnellement dans l'église paroissiale de Saint Jean et un procès-verbal détaillé en fut authentiquement dressé.

Mais la Confrérie de Saint Clair n'accepta pas ainsi sa dépossession; elle porta l'affaire devant le Parlement. Le Maire et les Jurats prirent parti pour Saint Jean. Le Parlement rendit un arrêt par lequel il décida que le jour de Saint Clair l'Épine serait portée à Saint Thomas et y resterait pendant trois jours offerte à la vénération des fidèles. Le Maire et les Jurats, en commémoration de cette attribution de possession intermittente, instituèrent une procession annuelle le premier dimanche de la Passion. L'itinéraire de cette procession nous a été conservé: elle sortait le matin de St Jean, prenait la petite rue Périgueux, passait sous le couvert de l'Hôtel de Ville, puis suivait la Grand'rue, la rue de Guîtres, la rue Saint Thomas, stationnait dans l'église Saint Thomas, traversait la place, reprenait la petite rue Périgueux et rentrait à Saint Jean.
L'Épine avait été placée dans une baie creusée dans le mur, près de l'autel, du côté de l'Évangile; trois clefs servaient à la fermeture de la baie, une pour le Maire, une autre pour le Curé de Saint Jean et la troisième pour le Syndic de la Confrérie de Saint Clair.

Privée de sa relique sacrée, à laquelle elle devait son nom, la chapelle de l'Épinette qui, jusque-là, avait été desservie par les religieux de Saint Thomas, fut, en 1609, par décision du cardinal de Sourdis, remise au clergé de Saint Jean, qui désormais en demeura chargé.
Mais elle n'était point négligée et continuait à être l'objet de pieuses offrandes. Cette même année 1609, par acte du 12 octobre, retenu par Ferrand, notaire à Libourne, Fortin Videau, sieur de la Valade, donne trente sous de rente annuelle à Saint Jean, à condition d'une grand'messe avec diacre et sous-diacre, le premier vendredi de l'année, au grand autel de l'Église, un Exaudiat pour la santé du Roi et un Libera devant la chaire, lieu où il était enseveli.

Le dix-huitième siècle se déroule ; la chapelle de l'Épinette n'a plus qu'une existence silencieuse et obscure, comme celle de ces peuples heureux qui n'ont pas d'histoire. Le 13 février 1790, un décret de l'Assemblée nationale abolit les ordres religieux et les églises deviennent propriété nationale. Au mois d'octobre 1793, les cloches de la chapelle, comme celles des autres églises, sont fondues pour être converties en canons et en monnaie de billon.

Le 21 septembre 1793, les magistrats municipaux de Libourne se transportent dans la chapelle de l'Épinette, appartenant à la nation, dit le procès-verbal, et en présence de la citoyenne veuve Peychès, gardienne de la chapelle, font l'inventaire du mobilier et des effets publics, lesdits effets, pour plus grande sûreté, ont été transportés dans le dépôt aux ci-devant Ursulines pour y être vendus avec les autres effets.
Dans le même temps, une autre Commission municipale, dont faisait partie le notaire Janeau (Noël), était chargée d'un mandat pareil à l'église Saint Jean.

Que se passa-t-il là alors ? Y eut-il débat, contestations, violence ? Quoi qu'il en soit, le brave notaire Janeau resta en possession de l'Épine qui, dans le désordre du moment, fut brisée par le milieu en deux fragments.

Après le rétablissement du culte par Bonaparte (15 mai 1801), Janeau voulut se décharger de la relique précieuse. Le 5 frimaire an XII (dimanche 27 novembre 1803), procès-verbal en forme fut dressé de la remise faite par le notaire Janeau, en présence des Administrateurs de l'église Saint Jean. Copie de ce procès-verbal fut envoyée à l'archevêque de Bordeaux d'Aviau du Bois de Sanzay, ce prélat savant et vénéré, dont le catéchisme fut seul autorisé pendant plus d'un demi-siècle, jusqu'au milieu de l'épiscopat du cardinal Donnet.
Les Administrateurs de Saint Jean firent placer l'Épine, dont les deux parties avaient été rejointes par une bandelette d'or, dans un reliquaire convenable et spécial.
Mgr d'Aviau ordonna une enquête, vint la présider au mois d'octobbre 1804 et fit constater l'authenticité de la relique. Il
prescrivit qu'elle serait portée processionnellement en ville les jours fériés de l'Église, Invention et Exaltation de la Croix, et le jour de la Saint Clair.
L'anneau d'or qui rejoignait les deux fragments de l'Épine avait été commandé à M. Pierre-Isidore Jalodin, habile joaillier-orfèvre, né à Montargis le 14 février 1785, décédé à Libourne le 20 mars 1868, marié le 19 avril 1808 et veuf, le 19 mars 1844, de Suzanne Peychès, dont nous avons retrouvé le nom lors du procès-verbal dressé à la chapelle de l'Épinette le 21 septembre 1793.

Depuis cette époque, l'Épine, qui n'avait jamais joui de la châsse princière que lui avait fait faire, en 1469, Charles, frère du roi de Louis XI, est restée obscurément dans le Trésor de l'église Saint Jean.

Ici entre en scène une personne dont nous devons parler, M. Paul Boutin qui est, avec le vénéré abbé Gabard, le véritable inventeur et promoteur de la résurrection de la chapelle de l'Épinette.
Le
14 janvier 1837, M. Paul Boutin resté veuf avec trois enfants, épousait en secondes noces Mlle Dorothée-Zélina Rougé, qui, devenue mère d'une fille, tomba, peu d'années après, gravement malade. Son mari fut conduit à chercher pour elle une résidence au grand air; un ami leur trouva une villa charmante, route de Montagne, appartenant à M. Viard, alors capitaine d'infanterie en activité, époux de Mlle Délezé, morte à quatre-vingt-douze ans le 25 novembre 1895. M. Viard, quand eut sonné pour lui l'âge de la retraite, vint s'installer dans sa villa et M. Paul Boutin dût chercher un autre lieu de villégiature.
Il le trouva dans une petite propriété, route de
Saint-Émilion, du même côté et à quelques mètres de l'ancienne chapelle de l'Épinette, propriété assez abandonnée, avec une maisonnette à rez-de-chaussée, fort mal entretenue; c'était une ruine neuve à côté de la ruine antique de la chapelle.
M. Paul Boutin s'y établit et en fit sa résidence habituelle favorite, tant à cause de la santé si compromise de sa femme, que pour se livrer librement à sa passion profonde de la chasse. Il s'en trouva si bien que, par acte sous-seing privé, enregistré le 22 janvier 1846, il en devint acquéreur d'un sieur Dupeyrat. Dès ce jour, la pensée maîtresse de sa vie, l'objectif constant de son activité, fut la réédification de la chapelle de l'Épinette. Quel fut son but réel, l'utilisation d'un voisinage important, les besoins de ses habitudes religieuses ? C’est un de ces secrets impénétrables de la conscience, où nul regard ne doit pénétrer.
L'état de santé de Mme P. Boutin s'était considérablement aggravé ; elle décéda le 25 décembre 1816. Le 17 janvier 1848, M. P. Boutin épousait en troisièmes noces Mme Irma Vinson, veuve P. Dordé, dont le domaine paternel se trouvait justement en face de la résidence de M. Boutin. Cette résidence, du reste, n'a nullement changé de forme, d'aspect et d'apparence; elle est restée identiquement la même et appartient aujourd'hui à M. Duperrieu, devenu adjudicataire après la mort de M. Boutin (24 mai 1876) à la barre du Tribunal, le 21 novembre 1876.
En 1853, M. Paul Boutin prenait à ferme le domaine de l'Épinette dont nous venons de parler...
Plus que jamais, M. Paul Boutin dirigea tous ses efforts vers les ruines de l'antique chapelle. Les visites, les conférences, les démarches devinrent incessantes avec M. Charriez, M. tabard, M. Chabannes, le cardinal Donnet. M. Gabard, curé de Saint-Ferdinand, dont la section de l'Épinette dépendait, s'intéressa beaucoup, et même très pécuniairement dit-on, à tous ces nombreux pourparlers.

Les héritiers David, avons-nous dit, étaient restés propriétaires des terrains et des restes de la chapelle. Par le partage intervenu entre eux devant Mme Brulle, le 25 septembre 1855, les derniers possesseurs étaient Françoise David, épouse Calamy et Marie Lande, veuve Jean David.
Le
5 mai 1856, M. Paul Boutin devenait acquéreur, devant Mme Dubreuilh-Bracher, de la part des héritiers David pour le prix de 4.500 fr, payé comptant.
Il s'agissait de réédifier la chapelle, œuvre considérable! Parmi les moyens d'action et de propagande, nous trouvons un habile ballon d'essai, inséré dans le Rosier de Marie, petit journal pieux, du 17 octobre 1863, un article très bien fait d'ailleurs et assez intéressant, signé Fanny Debuire; il se termine ainsi :
« L'Épinette est devenue un cellier; cependant, elle n'est pas dégradée au point de ne pouvoir être restaurée: Des constructions légères dissimulent seules les parties importantes de ce monument du Mille siècle qui mérite à tous égards d'être conservé. On nous affirmait, il y a peu de temps, que l'Administration diocésaine a l'intention de rendre la chapelle de l'Épinette à sa première destination; nous donnons pleinement notre assentiment à ce projet et nous ne doutons nullement que l'État d'abord et les vrais fidèles après l'État ne sempressent de seconder cette intention de haute piété. »
Fanny Debuire voulait dire M. Jecques-Bazile Délezé, ami intime et inséparable de M. Paul Boutin, né le 5 août 1786 à Libourne, où il est mort à quatre-vingt-dix ans, le 15 décembre 1876.

Quel avait été le bailleur de fonds? Aurait-ce pu être M. Boutin qui, père de quatre enfants, avait à supporter de lourdes charges de famille qui auraient rendu étrange un pareil sacrifice ? L'explication vraisemblable de cette situation se trouve dans le fait de deux actes passés devant le même notaire. Mme Dubreuil-Brachet, le 16 octobre 1868. Par l'un, M. P. Boutin fait donation pure et simple à M. l'abbé Gabard de ce qui avait été l'objet de son apparente acquisition du 5 mai 1856. Par un autre acte du même jour, M. Boutin vendait à M. Gabard à raison de deux francs le mètre, un terrain de forme rectangulaire, confinant aux terrains faisant l'objet de la donation précédemment faite, ayant 275 mètres 20 centimètres de superficie, pour le prix pavé comptant de 550 francs et 40 centimes. Cette coïncidence fait réfléchir et il ne serait pas impossible que la générosité dévouée de M. Gabard se soit donné ample carrière.

La reconstruction allait se faire, la chapelle allait ressusciter de ses ruines; les ouvriers étaient déjà à l'œuvre. Le 19 novembre 1868, le curé de Libourne vint en grande pompe étendre sa bénédiction sur les nouvelles constructions, et le dimanche 22 novembre 1868, le service religieux y était célébré et inauguré.
Ces petites réparations ne pouvaient être qu'un commencement. Le zèle de M. Gabard avait été couronné d'un succès grandissant toujours; il fallait un édifice spacieux et le 31 mars 1870 était posée la première pierre d'une nouvelle église plus appropriée aux besoins de la population; le 11 septembre 1875, le cardinal Donnet venait la visiter en personne et bénissait ses trois nefs.

Ce qui reste à exposer est presque contemporain. Un décret du Président de la République, du 23 janvier 1877, érigeait en succursale la nouvelle paroisse, et quelques gours après, M. l'abbé G. Moreau en était désigné comme desservant par le cardinal Donnet.
En 1886, la chapelle latérale des fonts baptismaux était édifiée et dotée d'un fort beau dallage.
En 1891, construction de l'abside et des sacristies, des voûtes, réparations et remise en état des parties anciennes des sculptures.
En mars 1896, commençaient les travaux du clocher ayant quarante-six mètres d'élévation et qui était terminé au mois d'octobre de la même année, grâce à la surveillance incessante et infatigable de M. l'abbé G. Moreau, qui a eu la joie, le 11 juillet 1897, de voir ses projets achevés recevoir la bénédiction de M. le vicaire général Berbiguier, ancien curé de Libourne.

L'ÉgliSe De L'ÉpiNette - 2007 L'ÉgliSe De L'ÉpiNette - Insciption sous le porche

L'ÉgliSe De L'ÉpiNette - Porte d'entrée

L'ÉgliSe De L'ÉpiNette - Intèrieur

M. Moreau peut être fier de son œuvre, si toutefois la fierté peut pénétrer dans un esprit actif, désintéressé, patient, modeste, persévérant et dont la conscience n'a eu qu'un but, la satisfaction de tous.
Mais ceux qui voient de loin, de tous les côtés de l'horizon, cette flèche blanche, élancée, légère, gracieuse, ne peuvent s'empêcher de remercier en leur âme le pieux promoteur de ce bel édifice.
M. Moreau avait trouvé comme une étable et une grange; ce sera son honneur et sa récompense de laisser une église, un superbe clocher, un monument, et à la fin des travaux, il a pu s'écrier avec le poète d'Athalie :

Quelle Jérusalem nouvelle
Sort du fond des déserts brillante de clarté !

Nous avons terminé ce résumé, peut-être trop long, de l'historique de la Sainte Épine et la chapelle de l'Épinette; peut-être pourtant ne lira-t-on pas encore sans quelque intérêt une rapide notice sur les choses et les hommes de la région.

Le 15 décembre 1818, le notaire Janeau (études Isambert, Vacher, Lewden, Ducasse, de La Crompe de la Boissière) dont nous avons cité l'heureuse intervention pour la conservation de l'Épine, annonçait par une affiche jaune que nous avons sous les yeux la vente en son étude, par adjudication à la chaleur des enchères, d'un domaine dit de l'Épinette, située dans la banlieue de Libourne.

Cette adjudication fut tranchée au profit d'un sieur Honoré Vinson, originaire d'Angoulême, dixième enfant sur dix-sept de Nicolas Vinson (La famille Vinson a joué un rôle important dans l'histoire de la ville d'Angoulême, depuis le XVe siècle. Les ancêtres directs d'Honoré Vinson, François Vinson de Beauregard et Guillaume Vinson de Fontorbière et La Chapelle, furent pairs et conseillers d'Angoulême) et qui était venu s'établir, aux approches de la Révolution, chez une tante, Marguerite Delalande, qui, elle-même, était venue d'Angoulême, au milieu du dernier siècle, se fixer à Libourne, où elle s'était rendue propriétaire, par suite de ses relations de parenté avec la famille Brachet.

Républiquain (sic) enthousiaste, comme l'étaient alors tous les jeunes hommes et comme il l'écrivait itérativement dans des lettres qui ont été publiées, Honoré Vinson prit part à plusieurs des grandes guerres de la République et de l'Empire, reçut en Espagne une blessure terrible qui mit sa vie en danger et dut borner sa carrière militaire ; il faisait partie de la 34 ème demi-brigade.

Désormais il habita définitivement Libourne, acquit le domaine de l'Épinette, puis, quelques années après, d'autres terres de M. Alezais et de M. Émile Leperche. Mort le 3 janvier 1847, M. H. Vinson eut pour successeur dans ses propriétés Mme Vinson, née Delalande, sa veuve.
Nous voyons apparaître ici
M. Paul Boutin dont nous avions dit que nous reparlerions et dont nous avons esquissé le rôle important au sujet de la restauration de la chapelle de l'Épinette.
M. Paul Boutin appartenait à une famille ancienne dont on retrouve les traces dans les archives dès le 09 juillet 1609 et qui, pendant plus de trois siècles, s'était persévéramment et honorablement livrée à la même industrie alimentaire. Cette famille si nombreuse et féconde semble avoir entièrement disparu de Libourne. M. Boutin avait quatre enfants, tous mariés dont il ne reste dans le pays aucun descendant. Son frère aîné, M. Simon Boutin, maire de Libourne, conseiller général, n'est plus représenté que par sa fille, belle-mère d'un général de division, inspecteur général de la cavalerie, qu'aucune attache spéciale, il semble, ne retient à Libourne. Nous avons suffisamment exposé l'influence exercée par M. Boutin sur les destinées de l'église de l'Épinette.

La façade de l'Église a pour aboutissants: au midi le chemin des Religieuses et le square ou carrefour formé par la route de Saint-Émilion, qui longe l'Église de l'est à l'ouest, et au nord la rue Honoré-Vinson.
Le terrain de ce carrefour, planté d'un joli bouquet d'arbres, entouré de maisons élégantes, doté d'une boîte aux lettres et d'un bureau de tabac, paraît avoir été donné à l'église elle-même par
M. Chaperon-Grangère
.
Nous allons passer rapidement en revue ces diverses voies.

La plus nouvelle, celle qui n'est pas encore intéressante et n'a pas d'histoire, est la rue Honoré-Vinson. En 1885, le propriétaire actuel du domaine de l'Épinette offrit à la Ville les terrains de deux rues, à la condition que ces deux voies porteraient, l'une le nom de son père, l'autre le nom de sa mère, qu'elles seraient pourvues d'éclairage et mises en bon état de viabilité.

La Ville accomplit régulièrement les deux dernières conditions. Mais la première ne marcha pas toute seule. Le Ministre de l'Intérieur demanda, au nom de règlements d'ordre supérieur, quels grands services avaient rendu ces deux personnes à la chose publique, quelle était leur grandeur historique. Le donateur fit observer qu'il n'avait été inspiré par aucun mobile de vanité résonnante, mais uniquement par un sentiment d'affection et de reconnaissance filiale. Le Ministre, convaincu, consentit et approuva.

Au-delà de l'Épinette, sur la route de Saint-Émilion, au Ruisseau-Vert, se trouve la demeure de l'énergique et infatigable collaborateur du grand œuvre de la réparation de la vieille chapelle, M. Moulinet. En face, on voit l'élégant et ravissant chalet à l'aspect seigneurial, avec sa haute tour crénelée, bâti par M. Combrouze, habité d'abord par M. Tristan de l'Hermitte. Nous avons parlé des visites du roi Louis XI à la chapelle de l'Épinette; était-il alors accompagné de son funèbre ministre, dont le lieutenant de dragons se croyait et se disait descendant ?

A l'extrémité sud du chemin des Religieuses, nous trouvons la demeure artistique de l'excellent et honorable capitaine des sapeurs-pompiers, M. E. Dupuis. En face, la délicieuse villa des anciens Gaston Lacaze, avec son bel appareil aérien élévatoire des eaux, ses magiques charmilles et son beau jardin, tracé au commencement de ce siècle par un architecte-décorateur parisien, aujourd'hui, propriété de M. Poitou, ancien conseiller général.

Puis vient un lavoir très fréquenté, qui donne du souci à la municipalité libournaise, et nous revenons au square dont nous venons de parler.
La voie la plus importante conduisant à l'Épinette est évidemment la route de
Saint-Émilion; nous suivrons son parcours depuis la ville.

A la sortie de la ville, vers Mandée, se trouvait à droite, près du mur de ville, une caserne ancienne en mauvais état, appelée de la Terrière (rue des Vieilles-Casernes, aujourd'hui rue Elisabeth-Gelly, du nom de la Sœur de Saint Vincent-de-Paul, bienfaitrice des pauvres et donatrice généreuse de la ville), dont la construction avait été autorisée par Tourny le 18 novembre 1757. La rue qui partait de la place de l'Hôtel-de-Ville s'appelait de la Terre (rue Périgueux, rue Gambetta) à cause d'un amoncellement de démolitions et de matériaux, formant un vaste monticule là où ont été bâtis la chapelle des Carmélites et le Haras. La nouvelle caserne de cavalerie, commencée en 1760, ne fut terminée par l'achèvement de la troisième aile que vers 1840.
En face la rue de la Terre commençait le chemin de
Mandée. Mandée était un tertre, une montée habitée par une agglomération de pauvres échoppes et de maisonnettes, surtout occupées par des tourneurs en chaises et des pailleuses ; tous travaillaient en plein air les trois quarts de l'année ; les chants et les cris joyeux y retentissaient sans cesse.
A l'entrée du chemin de
Mandée, à droite, sur l'emplacement de la maison Gragnon, se trouvait un vaste dépôt des fumiers de la garnison, appartenant à M. H. Moriac.
Toujours à droite, au bout du chemin de
Mandée
, avait été établie une modeste hôtellerie, que la création du chemin de fer a fait transformer en un vaste et magnifique hôtel de voyageurs.
A gauche, il ne reste des anciennes propriétés que la maison Penaud. Du même côté, en examinant les petits escaliers devant certaines maisons, on peut continuer par la pensée la déclivité de plus en plus forte, dont le point culminant se trouvait à l'endroit précis sur lequel a été construite la grande salle d'entrée de la gare.
Sous les fondations de l'hôtel Loubat passe le très beau et très solide aqueduc, dont le point de départ, situé en face du bureau de l'octroi, à l'Épinette, continuait la route, traversait la gare, passait devant la maison Duteuil, suivait la rue Gambetta jusqu'à la maison Jalodin, parcourait en biais la place et fournissait en abondance à la fontaine à quatre faces, qui se trouvait au milieu, cette eau pure, fraîche, limpide, salubre, irréprochable, qui, pendant plus de trois cents ans, a amplement satisfait à toutes les nécessités de la ville.

On sait qu'en 1854 les cabinets d'aisance de la gare ayant été construits au-dessus de cet aqueduc des infiltrations désastreuses se produisirent. Hippolyte Danglade, maire, fit aussitôt provisoirement fermer et condamner les quatre bouches de la fontaine de la place. M. Danglade espérait, mais sans réussir, pouvoir arranger toutes choses à l'amiable avec la Compagnie d'Orléans, comme le chemin dit Chaperon Grangère, la jonction des gares qui se fit à Coutras.

En s'éloignant du hameau de Mandée, toujours à droite, se trouvait la belle résidence de M. du Boscq, avec sa longue grille, ses beaux arbres de Judée et ses superbes orangers; il ne reste rien de cette demeure, située sur l'espace dont une partie est occupée par le bureau de l'octroi de la gare des marchandises.
La maison du
Boscq fut totalement démolie en 1853.

Nous arrivons au domaine de Beauregard, appartenant à M. Constant, père de M. François Constant, bienfaiteur de la ville. Acquis par M. Chaperon-Grangère, qui voulait créer une vaste exploitation en achetant à grand prix toutes les petites propriétés qui le séparaient de celle de M. Gaston Lacaze (M. Poitou), celui-ci devint maître de ce qui appartenait à M. Page-Lépine, dont la sœur, Mlle Désirée Page, tenait, sous le couvert de l'Hôtel-de-Ville, un bureau de tabac, le plus achalandé alors de Libourne, célèbre par la bonne grâce de la vendeuse et par le groupement qui s'y renouvelait sans cesse des anciens militaires et autres rentiers, qui agitaient indéfiniment les questions d'Etat, de guerre ou de paix et surtout la chronique des choses libournaises, politiques, commerciales et... scandaleuses.

Après la villa de M. Page venait, à l'angle du chemin des Religieuses, une autre propriété, appartenant à M. Viard, et aussi acquise par M. Chaperon-Grangère. Ce petit domaine avait appartenu à la famille Bouyer, famille respectée d'anciens magistrats, dont une descendante, Mlle Suzanne Bouver, fille de M. Jean Bouger et de Françoise Bourges-Saint-Genis, avait épousé, le 28 janvier 1816, le chef d'escadron Sylvestre Ubalde Piola. C'est à l'Épinette qu'était né, le 2 mars 1823, M. Albert Piola, ancien maire, l'une des notabilités les plus honorables de Libourne, décédé le 15 novembre 1891 dans son bel hôtel situé au coin de la rue Sainte Catherine et de la rue Président-Carnot; j'allais dire son palais, bâti vers 1820 pour le duc (alors comte) Decazes, Ministre de l'Intérieur, par un architecte et des artistes de Paris, sur l'emplacement même où avait habité son père Michel Decazes, Conseiller du Roi, Lieutenant particulier du Sénéchal et Président de Libourne, Procureur du Roi de l'Amirauté de Guienne, époux de Catherine Trigant.

En s'éloignant de Mandée, il n'y avait, du côté gauche, aucune habitation, aucune propriété qu'il y ait lieu de signaler. Sur le plateau culminant de Mandée était installée la corderie de M. Gurchy. De vastes chambres et hangars renfermaient les apparaux, outils, et les énormes torsades de chanvre, venues de Vendée, de Bretagne, de Russie surtout.

Les poteaux à râteliers sur lesquels tournaient les cordes en confection se prolongeaient jusqu'à l'Épinette. Que de fois un passant s'arrêtait devant ces vieux cordiers, marchant toujours à reculons, portant autour des reins une grosse ceinture de chanvre et répétant d'une voix monotone, par les grandes chaleurs, quelque chant patriotique, sous l'œil vigilant de M. Gurchy, membre (et non chevalier) de la Légion d'honneur, avec sa haute stature, son ample redingote, sa voix sonore, qui faisait fabriquer, à grand renfort d'innombrables torsions, ces énormes câbles pour les vaisseaux de guerre que les chaînes d'acier et de fer ont remplacés partout aujourd'hui. Le long de la route alors rien ne troublait les pauvres cordiers, sur tout leur parcours régnaient sans partage le silence, l'isolement et la paix.

Les choses, les lieux, les personnes, tout est bien changé. Le progrès, le luxe, le bien-être sont venus; faut-il regretter le passé? Ce serait un blasphème, mais il est bienséant de donner un souvenir pénétré et ému à ce qui est à jamais disparu, et à propos du chant des cordiers de l'Épinette, on se rappelle cette citation mélancolique de Chateaubriand, rencontrant près de Toulon un groupe de cordiers de la marine qui, cheminant lentement à reculons, répétaient en cadence la chanson attristée de Béranger, alors si populaire, du Vieux Caporal: "Un morveux d'officier m'outrage... Le vieux caporal doit mourir!"

Nous avons fait le tour de l'Épinette, le tour de bien des noms qui sont effacés ou qui s'effaceront, hélas! C’est la destinée fatale des choses humaines. Pourtant ces lignes seront lues peut-être par quelque esprit généreux qui verra, ce qui est vrai, qu'elles ont été écrites simplement avec la religion d'un passé respecté et le culte pieux du souvenir.

Hyacinthe VINSON.

L'ÉgliSe De L'ÉpiNette - HisToire (gauche)    L'ÉgliSe De L'ÉpiNette - HisToire (droite)

Plaques retraçant l'histoire de L'Église de l'Épinette
(situées à l'entrée du batiment)

27 janvier 2007

DiS !! C’eSt Quoi CeTTe BouTeiLLe de ViN !?!...

…Une bouteille de vin est un récipient généralement cylindrique à sa base et qui se resserre à son sommet. Une bouteille classique comprend un corps, ou ventre, surmonté du goulot, plus étroit, lui-même terminé par le col qui reçoit le bouchon. Le fond de la bouteille, ou cul, ou culot, est généralement bombé vers l'intérieur. Les bouteilles de vin sont en verre ou en plastique (pas le « grand cru » bien sur). Par métonymie, le terme de bouteille désigne aussi son contenu (comme c'est le cas de « verre ». On dit par exemple « boire une bonne bouteille »… pfff et comment qu’on fait les bébés ??

Et heuu !! Combien contient une Marie-Jeanne ? Béé heuu !!

Où peut-on voir cette bouteille, leurs différentes tailles ainsi que leurs noms de bouteille, pouvant contenir du vin de Bordeaux ?

Ces photos ont été prises dans la salle de consultation, 1er étage de la Médiathèque Municipale Condorcet de Libourne, place des Récollets. Vous pouvez voir ces bouteilles aux heures d'ouverture de la Médiathèque. (mardi 10h00 à 17h45, mercredi 10h00 à 12h00 - 14h00 à 17H45, vendredi 10h00 à 11h45 - 14h à 18h45, samedi 10h à 16h45) ainsi que de nombreux ouvrages et notamment sur le vin, la vigne, la viticulture, l'histoire locale...

Contenance

Équivalence

Bouteille de bordeaux

19,25cl (20 cl)

1/4 bouteille

Quart ou Picollo

25 cl

1/3 bouteille

Chopine

37,5 cl

1/2 bouteille

demi ou fillette

75 cl

1 bouteille

Bouteille ou Bordelaise

1,5 l

2 bouteilles

Magnum

2,25 l

3 bouteilles

Marie-Jeanne

3 l

4 bouteilles

Double magnum ou jéroboam (champagne ou bourgogne)

4,5 l

6 bouteilles

Jéroboam ou Réhoboam (champagne ou bourgogne)

6 l

8 bouteilles

Impériale ou Mathusalem (champagne ou bourgogne)

9 l

12 bouteilles

Salmanazar

12 l

16 bouteilles

Balthazar

15 l

20 bouteilles

Nabuchodonosor

18 l

24 bouteilles

Melchior ou Salomon (champagne ou bourgogne)

3 janvier 2007

IllumiNations De NoëL

IllumiNations De NoëL - JanVieR 2007

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