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Le Blog de JM 33500 - LiBoUrNe, HisToiRe d'En ParLeR
29 juin 2007

LiBoUrNe PlaGe 2oo7

Dagueys_004

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28 juin 2007

BorDeauX ClaSSée PaTriMoiNe MonDiaL

Affiche - Bordeaux Patrimoine Mondial UNESCOEn ce Jeudi 28 juin 2007, le Comité du Patrimoine mondial de l’UNESCO, réuni à Christchurch en Nouvelle Zélande, a annoncé l'inscription de Bordeaux sur la liste du Patrimoine mondial de l'humanité, en tant qu' "ensemble urbain exceptionnel".

Cette inscription marque la reconnaissance de la valeur et de l’unité patrimoniale de Bordeaux, dont l’unité de l'expression urbanistique et architecturale, classique et néoclassique, n’a connu pratiquement aucune rupture stylistique pendant plus de deux siècles.

Depuis 1995, date à laquelle Alain Juppé a succédé à Jacques Chaban-Delmas à la mairie, Bordeaux a retrouvé un éclat nouveau grâce au ravalement des façades du XVIIIe siècle en centre-ville, à la rénovation des quais en bord de Garonne et à l'arrivée du tramway alimenté par le sol, qui a entièrement redessiné l'espace urbain.
"Cette décision est la reconnaissance d'une double richesse de Bordeaux: l'histoire et la modernité. C'est le réveil de la "belle endormie", car Bordeaux n'aurait pas été classée il y une dizaine d'années avec ses façades de suie", a estimé Alain Juppé, lors d'une conférence de presse."
Bordeaux compte ainsi près de 350 édifices classés ou inscrits aux Monuments Historiques, dont 3 édifices religieux étaient déjà inscrits au Patrimoine Mondial depuis 1998 au titre des chemins de Saint-Jacques de Compostelle (la cathédrale Saint-André, l'église Saint-Michel et l'église Saint-Seurin).

Une architecture du XVIIIe siècle

La façade des quais, conçue vers 1740 par Jacques Gabriel, l'architecte de Louis XV, constitue la vitrine classique de la ville, avec notamment l'ensemble majestueux de la Place de la Bourse, anciennement Place Royale. Le Grand Théâtre, œuvre de l'architecte Victor Louis achevée en 1780, construite à l'initiative du Duc de Richelieu, est une illustration brillante du style néo-classique.
Selon la mairie, l'originalité de la démarche bordelaise auprès de l'Unesco tient dans l'importance du périmètre classé: la zone classée correspond à l’intérieur des boulevards, jusqu’à la Garonne incluse. Elle s’étend sur 1 810 ha, soit près de la moitié de la superficie de la ville. En outre, l’ensemble du territoire de la ville de Bordeaux, à l’extérieur des boulevards, et 8 communes limitrophes de Bordeaux (Bruges, Cenon, Floirac, Le Bouscat, Lormont, Mérignac, Pessac, Talence et Bruges) sont concernées par la zone dite de « sensibilité patrimoniale », également reconnue.


26 juin 2007

SaiNte-PréSenTine, EgliSe du 12ème SièCle

Eglise Sainte-Présentine - Façade occidentale

Entouré de vignes, au milieu des blés mûrs, loin de toute agglomération, prés d'un lieu-dit du nom de Bignon (en rapport avec les fameuse allée de Bignon en ruine près de Frontenac décrite dans l'article "RéPerToiRe DeS MéGaLiThes du LiBoUrNaiS"), un fragile clocher vide de ses deux cloches indique en bord de route la présence d’un lieu de culte.
Un panneau indique "Eglise Sainte-Présentine". Ce bâtiment comporte une nef du 12ème siècle, chœur du 13ème siècle ; partie occidentale de la nef en petit appareil peut-être 11ème siècle ?, toiture actuellement effondrée...
Sobre édifice, sans sculptures, colonnes ni chapiteaux... Pourtant un site étrangement chargé de mémoire à en croire les quelques tombes qui émergent encore du sol dont une portant la croix des chevaliers de l’ordre de Malte !
Dans cette chapelle il existe une « veyrine », c’est un trou pratiqué dans une pierre du mur où l’on faisait passer les enfants pour qu’ils deviennent forts. Pratique encore à l’honneur dans les années 1930.

Eglise Sainte-Présentine - Façade occidentale Eglise Sainte-Présentine - Façade Sud Eglise Sainte-Présentine - Le chevet
Eglise Sainte-Présentine - Bénitier Eglise Sainte-Présentine - La nef Eglise Sainte-Présentine - Contrechamp

24 juin 2007

La CoMManDeRie HosPiTalièRe de SaLLeBruNeAu

Lors de ma tournée à la recherche des mégalithes du Libournais, je me suis retrouvé du coté de Sallebruneau non loin de Frontenac au coeur de l'Entre-Deux-Mers, à mi-chemin entre Rauzan et Sauveterre-de-Guyenne. Au milieu d'un paysage vallonné couvert de vignes et forêts, un bâtiment sous le nom de "Commanderie Hospitalière de Sallebruneau" se voit sauvegarder par les mains de passionnés.
Il s'agit de deux édifices du accolés: une église au sud et un château au nord du 13ème siècle formant un quadrilatère de 19,5 mètres sur 24,6 mètres.
Ce fut le siège de la commanderie de Sallebruneau avec l’ancienne chapelle saint Jean et les fortifications du 13ème siècle. Fortement remaniés au 14ème siècle elle est édifiée à l’origine par les chevaliers de l’ordre du temple, la commanderie passa ensuite aux hospitaliers de saint Jean de Jérusalem, puis à l’ordre de Malte. La chapelle servit d’église paroissiale au cours du 19ème siècle.
Malgrè les dommages apportés par l'histoire locale, la fin de la guerre de Cent Ans, les conflits locaux entre seigneuries voisines et guerres de religions, cet endroit reste un témoin de la fin du Moyen Age.
C’est aujourd’hui un superbe champ de ruines où parmi quelques pans de murs on peut imaginer l’histoire de ce site.

Ne manquez pas au chevet de l’église un agréable petit jardin médiéval de plantes médicinales disputant l’espace aux vestiges de quelques tombes.
Je vous invite à visiter cette endroit charmant l'espace d'un instant ou d'une après midi pourquoi pas !!
Pour plus d'informations sur le lieu, ces activités... www.assrag.org

Sallebruneau - Eglise au Sud  Sallebruneau - Château eu Nord

Sallebruneau - Cimetière  Sallebruneau - Cimetière  Sallebruneau - Jardin médiéval
Sallebruneau - Sarcophage Sallebruneau - Fontaine
Sallebruneau - fenêtre  Sallebruneau - Porte de l'Eglise  Sallebruneau - fenêtre

Panneau d'informations
Cliquez sur la photo pour lire les infos

9 juin 2007

AuGusTe ReNOiR A LiBoUrNe eN 1870

Pendant la guerre de 1870, Renoir, mobilisé, est envoyé à Libourne.
Le moins qu'on puisse en dire, c'est qu'il n'en a pas gardé un souvenir fameux. Voici ce qu'il écrit (1), de son style épistolaire habituel, c'est-à-dire à demi-incohérent et passablement grossier, quoique plein d'humour:

Pierre Auguste RENOIR« ... J'ai pas été heureux pendant quatre mois quand je me suis senti sans lettre de Paris. J'ai été pris par un em ... dement (2) si profond, impossible de manger et de dormir. Enfin, je me suis payé la dysenterie et j'ai failli claquer sans mon oncle qui est venu me chercher à Libourne et m'a emmené à Bordeaux. Là ça m'a rappelé un peu Paris, et puis j'ai vu autre chose que des militaires, ce qui m'a remis vite. Et ce qui m'a fait voir comme j'étais malade, ça a été de voir les camarades. Quand ils m'ont vu revenir ils étaient épatés. Ils me considéraient comme mort, et du reste on y était habitué, surtout pour les Parisiens. Il y en a une grande quantité qui repose à l'ombre dans le cimetière de Libourne. C'était très curieux. On était la veille chez le marchand de vin. Le lendemain, vous voyez un garçon qui ne parle plus à personne. Il va à la visite se faire porter malade. Le médecin le flanque à la porte. Le lendemain, il a le délire et il se met à rigoler et à embrasser sa famille. Le surlendemain, il n'y a plus personne. Et à ce qu'il paraît que si mon tonton n'était venu, ce qui m'a changé, je faisais la même chose ... »

(1) Henri PERRUCHOT : La vie de Renoir, Hachette, 1964, p.72 (Lettre à Ch. Le Cœur du 1er mars 1871, publiée dans le Burlington-Magazine, sept.-oct. 1959).
(2) En toutes lettres dans le texte !

Extrait de la Revue Hist. Et Arch. Du Libournais de 1975 à 76 p.61

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9 juin 2007

RéPerToiRe DeS MéGaLiThes du LiBoUrNaiS

Il existe peu d'ouvrages de synthèse sur les monuments mégalithiques de notre région. Nous en citerons deux : le premier, publié par l'Abbé Labrie en 1906 dans le Bulletin de la Société Archéologique de Bordeaux; le second, plus récent, bien que déjà ancien, est celui de M. Ferrier (La Préhistoire en Gironde, 1938, Le Mans) qui nous a servi, comme le précédent, d'ouvrage de référence tout au long de la nouvelle étude que nous entreprenons. Celle-ci aura pour but de mettre à jour les listes précédentes, et de servir de base à une étude plus vaste (à l'échelle départementale) que nous pensons mener ultérieurement.

Afin de ne point dépasser le cadre de notre revue, nous nous sommes limités au Libournais, c'est-à-dire à l'arrondissement de Libourne, auquel nous avons adjoint pour la commodité de l'exposé, certains cantons de l'Entre-deux-Mers figurant dans l'arrondissement de Langon.

Carte de l'Entre-de-mers

Nous avons divisé notre inventaire en deux grands chapitres : d'une part, les monuments non douteux, conservés ou détruits, d'autre part, les monuments douteux non conservés. Dans la seconde catégorie nous avons été amenés à prendre en considération des mégalithes dont l'existence repose sur des bases faibles ou hypothétiques : toponymie, allusion dans des inventaires anciens ou textes peu explicites, et même faux mégalithes, que nous signalons afin d'éviter des erreurs futures. Le principe de la description sera le suivant :

1 - Situation: par rapport au bourg et à la localité la plus proche; coordonnées Lambert Zone 3 sur la carte de l'I.G.N. au 1/50.000e ; éventuellement lieu-dit de l'emplacement exact.
2 - Architecture.
3 - Fouilles.
4 - Folklore.
5 - Bibliographie. 

Les auteurs les plus souvent cités sont indiqués de la façon suivante :
J. FERRIER: La Préhistoire en Gironde, 1938, Le Mans (= FERRIER).
Abbé J. LADRIE : Remarques sur les Monuments Mégalithiques de l'Entre-deux-Mers, Bull. de la Soc. Arch. de Bx, XXVIII, 1906, p. 50 à 65 (= LABRIE)
E. ANGEY : Notes relatives à des mégalithes récemment découverts, peu connus ou détruits, du département de la Gironde 1908, Bordeaux, Feret, édit. (= AUGEY, Notes)
C. BUTINEZ : Le Néolithique et la Chalcolithique dans le Centre-Ouest de la France, thèse dactylographiée (à paraître) (= BURNEZ).
G. LOIRETTE : L'Epoque celtique en Gironde, Bul. S.A. de Bx, t. L, 1933, p. 52 à 60 (= LOIRETTE).

Avant d'entamer notre sujet, je profite de l'occasion qui m'est offerte pour remercier mon maître en la matière, M. le docteur Riquet, qui a eu l'amabilité de m'ouvrir sa riche bibliothèque, et de toujours répondre avec patience à mes nombreuses questions, me guidant avec compétence dans mes recherches. De même, je remercie vivement notre Président M. Coffyn, qui a bien voulu m'éclairer de ses grandes connaissances de la protohistoire; et comme le Dr Riquet, m'a permis de puiser dans sa bibliothèque de nombreux renseignements inédits.

- INVENTAIRE DESCRIPTIF -

BELLEFOND (Canton de Targon; arr. Langon)

1 - Allée couverte du Maine du Prieuré
(Pas trouvé d'allée pour ma part, à part le lieu dit "Maine du Prieuré" !! juin 2007)

Maine du Prieuré Maine du Prieuré

1 - Situation : Bellefond - 0,600 km Est ; Maine du Prieuré ; X 401,80 Y 277,40 (Podensac XVI-37).
2 - Architecture : Allée couverte de type Aquitain.
Longueur act. 8,40 rn-largeur 1,50 rn-hauteur de 0,60 à 1,10 m. Orientation: 135° A gauche, quatre supports de 0,60 m à 2,70 m. de long, dont un fortement incliné vers l'intérieur. A droite, un support de 0,60 m. de long. Deux dalles posées à plat sur le sol, à l'entrée, semblent être des montants renversés. Une dalle de chevet de 1,20 m de long. Deux tables basculées à l'intérieur du couloir, distantes entre elles de 1,30 m, mesurant 1,90 m x 1 m  x O,65 m et 1,60 m x 1 m x 0,40 m. Calcaire à astéries.
Traces de tumulus ovalaire, sans structures apparentes.

Maine du Prieuré 1979  Maine du Prieuré 1979
Photos prises en 1979, avant le sacage du mégalithe intervenu ces dernières années.

3 - Fouilles : Fouillée par l'abbé Labrie entre 1910 et 1920. Une broche anciforme en os en proviendrait. Un tibia gauche appartenant à un individu adulte, brisé en deux fragments, a été recueilli par moi-même en surface, près du chevet, entre une table et un montant latéral de la paroi Sud-ouest.
5 - Bibliographie : LABRIE, Os travaillés d'usage inconnu, Bull. S.P.F. Avril 1921.

Maine du Prieuré - sur les arrières  Maine du Prieuré - sur les arrières
Photos prisent au "Maine du prieuré" (?)

2. 3 - Allées couvertes du Sabatey (photos juin 2007)

1 - Situation : Bellefond. - 0,500 km Nord; Sabatey 0,100 km Sud, Peyrelebade 0,150 km Ouest; X 401,20 Y 278,00 (Podensac XVI-37). Nous avons numéroté ces deux dolmens afin d'éviter toute confusion entre les monuments : n° 1 pour l'allée couverte de l'Ouest, n° 2 pour l'allée couverte de l'Est (environ 25 mètres entre les deux dolmens).
2 - Architecture : Allée couverte du Sabatey 1.
Longueur 8 rn-largeur max. 1,50 m, min. 0,80 rn-haut. de 0,50 m à 1,30 m. Orientation: 90°. Treize montants latéraux: six de 0,50 m à 1,40 m de long au Nord, sept de 0,90 m à 1,60 m de long au Sud. Un fond de 1,50 m de long. Une table à demi-effondrée de 3 m x 1,50 m x O,70 m. Seconde table de 2 m x 1,60 m x O,50 m, basculée et posée à plat sur le sol derrière la dalle de chevet. Dallage partiel de plaques de calcaire. D'après Burnez, l'élargissement du couloir au chevet est d'origine accidentelle. Calcaire à astéries. Traces de tumulus ovalaire, sans structures apparentes.

Sabatey Sabatey

Allée couverte de Sabatey 1 Allée couverte de Sabatey 1 Allée couverte de Sabatey 1

Plan de l'Allée Couverte du Sabatey 1
Allée couverte de Sabatey 1 Allée couverte de Sabatey 1

Allée couverte du Sabatey 2.
Non mesurable. Cinq montants debout, quatre couchés. Une table de 3 m x 2 m x 0,60 m, appuyée obliquement sur l'un des supports. Calcaire à astéries.

Allée couverte de Sabatey 2 Allée couverte de Sabatey 2
Allée couverte de Sabatey 2 Allée couverte de Sabatey 2

3 - Fouilles : L'allée couverte 1 a été fouillée par Daleau (Mai 1879).
Mobilier : ossements humains ; tessons de poterie néolithique (?) ; éclats de silex ; une broche anciforme en os mesurant 11 cm x 1 cm x 0,2 cm.
Objets non conservés, à l'exception de la broche précitée (Musée d'Aquitaine, Coll. Daleau)
5 - Bibliographie : L. DROUYN, Bull. S.A. Bx, t. I, 1874, pp. 157-160 LABRIE, p. 51-52; FERRIER, p. 261; BURNEZ, these.

BLASIMON (Canton de Sauveterre; arr. Langon)

4 - Menhir de la Chapelle N.-D. de Bonne Nouvelle (disparu)

1 - Situation : Blasimon - 2 km O.-SO ; Chapelle N.-D. de Bonne Nouvelle; X 406,70 Y 274,90 (Podensac XVI-37).
2 - Architecture : Haut. 1,50 m - largo 0,95 rn-épaisseur 0,54 m. Calcaire à astéries.
Ce menhir, autrefois couché, mesurait 2,50 m de long. Au siècle dernier, d'après Drouyn, il s'insérait dans «un alignement de pierres levées », actuellement disparu.
5 - Bibliographie : L. DROUYN, Notes historiques et notes archéologiques, t, 49, p. 220, texte daté du 19 septembre 1881 ; LABRIE, p. 59 ; FERRIER, p. 275.

5 - Dolmen de Casevert (disparu)

Sur la carte qui accompagne les « Variétés Girondines », Drouyn indique un dolmen près de Casevert (Blasimon - 4 km O-NO), sans autres commentaires. Labrie, qui le porte détruit en 1906, signale néanmoins qu'il a recueilli en cet endroit une petite hache polie et une pendeloque en roche schisteuse. Recherché sans résultat (1972).
5 - Bibliographie : L. DROUYN, Variétés Girondines, t. 3, 1878 ; LABRIE, p. 56-57 ; FERRIER, p. 275.

6 - La Grande Pierre (Menhir détruit)

Labrie, recopié par Ferrier, indique un menhir détruit au lieu-dit la Grande Pierre, près du hameau de Foubeaude, à 1,300 km du centre de Blasimon, vers le Sud-ouest ; sans autres indications.
5 - Bibliographie : LABRIE. p. 59 ; FERRIER, p. 276.

ESPIET (Canton de Branne; arr. Libourne)

7 - Dolmen de Lamothe (détruit)

1) Espiet - 0,500 km Sud; Lamothe 0,350 km NE ; X 393,70 Y 281,25 (Podensac XVI-37). Ce dolmen, détruit en 1957 par des carriers, s'élevait «sur une surface relativement plane du sol, qui correspond à un épaulement de terrain sur la rive EST du ruisseau de Camiac, affluent de la Canodonne, à proximité d'un petit thalweg» (SERONIE-VIVIEN, 1960).
2) Dolmen simple rectangulaire.
Longueur 3,20 m - largeur 0,90 m - hauteur 0,60 m.

Plan et Coupe du Dolmen de Lamothe

Orientation: 135°. Quatre dalles: deux dalles latérales de 2,06 m et 1,83 m de long au NE et au SO, une dalle de chevet de 1 m de long fermant l'édifice au NO et un petit bloc de 0,76 m de long brisé en deux fragments, sensiblement détaché des autres montants et qui obstruait partiellement l'entrée au SO. Dallage de plaquettes de calcaire. La table avait déjà été détruite quelques années avant que les fouilles n'aient eu lieu. Calcaire à astéries.
Tumulus elliptique de 8 m x 6 rn x 2,50 m (grand axe NO-SE).

Plan du Dolmen de Lamothe

3) Fouilles R. Séronie-Vivien, 1956.
Le matériel anthropologique comprenait de nombreux ossements humains, fragmentés, dont l'étude n'a pas été publiée, ainsi que 186 dents définitives dont 20 incomplètement calcifiées et 30 dents de lait.
« De la détermination de chacune d'entre elles, il ressort que l'on a au maximum les restes de : onze adultes, dont deux âgés, quatre enfants de 11 à 15 ans, deux ou trois enfants de 2 à 5 ans» (SERONIE-VIVIEN, 1960). Mobilier: une pointe de flèche en silex, à pédoncule et ailerons arrondis, trouvée à côté du radius d'un bras en connexion anatomique ; une autre pointe de flèche ramassée par un promeneur ; trois éclats de silex informes ; deux menus tessons de poterie : l'un brunâtre très grossier, à dégraissant abondant, l'autre fin et rougeâtre mais minuscule ; une hache en silex poli à bords quadrangulaires longue de 107 mm, découverte par un paysan ; une perle en os cylindrique, il extrémités sciées et grosse perforation axiale ; une perle en os aux extrémités arrondies (aspect en olive) ; trois pendeloques perforées en coquille d'Ostrea ; une pendeloque en forme de griffe, perforée en coquille d'Ostrea ; une dentale.
5) R. SÉRONIE-VIVIEN, Bull. S.P.F. 1960, t. 57, pp. 677-688.

GARDEGAN-ET-TOURTIRAC (Canton de Castillon; arr. Libourne)

8 - Allée couverte de Pitray (photos juin 2007)

1) Gardegan - 0,800 km O-SO ; Pitray 0,200 km SO ; X 412,90 Y 292,20 Z 80 m (Libourne XVI-36) Sur propriété privée du château de Pitray.

Château de Pitray Château de Pitray

2) Allée couverte de type Aquitain.
Longueur 9,50 m - largeur 1,10 m - haut. de 0,50 m à 1,70 m. Orientation: 90°. Une dalle de chevet de 3 m de long. Neuf montants latéraux : quatre de 1 m à 4,10 rn de long sur la paroi Nord, cinq de 1 m à 2,10 m de long sur la paroi Sud. Les tables sont absentes. La hauteur des supports décroît du fond vers l'entrée. Dallage de plaquettes de calcaire, « très endommagé par endroits» (LABRIE, 1907) Calcaire à astéries.
Traces de tumulus ovalaire sur la paroi Sud, sans structures apparentes.

Plan de l'Allée Couverte de Pitray

Allée Couverte de Pitray Allée Couverte de Pitray

3) Fouillée au siècle dernier par le Comte de Pitray qui y a recueilli des ossements humains, parmi lesquels deux crânes bien conservés. Fouillée en second lieu par l'abbé Labrie (Octobre 1906).
Mobilier : trois fragments de tibias ; éclats de silex ; tessons de poterie néolithique (?), non décrits, mais présentés comme similaires à ceux trouvés dans l'allée couverte de Curton (Jugazan, cf. N° 9). Objets non conservés.
5) LABRIE, Bull. S.A.B., 1907, t. 29, pp. 116-120 ; FERRIER, p. 268-269 ; BURNEZ, Thèse.

JUGAZAN (Canton de Branne; arr. Libourne)

9 - Allée couverte de Curton (photos juin 2007)

Allée couverte de Curton Allée couverte de Curton
Allée couverte de Curton Allée couverte de Curton

1) Jugazan - 0,900 km Sud; Taillefer 0,300 km SO ; X 402,40 Y 278,20 (Podensac XVI-37) ; Curton.
2) Allée couverte de type Aquitain.
Longueur 7,50 m - largeur max. 1,30 m, min. 0,73 m - haut. de 0,50 m à 1,10 m. Orientation: 90°. Cinq montants de 1,20 m à 1,35 m de long à gauche, trois montants de 0,85 m à 1,50 m de long à droite, une dalle de chevet de 1,10 m de long, légèrement inclinée vers l'extérieur, et une table de 2,60 m x 2,20 m x 0,50 m reposant sur trois supports et inclinée Nord-Sud. Hauteur et largeur décroissent du fond vers l'entrée. Dallage constitué par un affleurement rocheux dont les dépressions sont comblées par des plaquettes de calcaire. Une fenêtre semi-circulaire, de 0,70 m de diamètre, est taillée sur le bord supérieur des deuxième et troisième montants de la paroi Nord. La dalle de chevet porte une série de gravures en creux attribuables au Bronze ancien : cercle, fer à cheval, cercle surmonté de six rayons parallèles entre eux. Calcaire à astéries (Fig. 5).
Tumulus ovalaire de 10 m X 7 rn, sans structures apparentes. A la base, pierre dressée de 0,60 m de haut.

Plan de l'Allée couverte de Curton

3) Fouillée par l'abbé Labrie en 1904.
Le matériel anthropologique comprenait les restes de huit squelettes humains (5 hommes, 3 femmes) en très mauvais état, allongés sur le dallage, vers le fond du dolmen.
Mobilier: une broche plate anciforme en os (Fig. 6), mesurant 17 X 1 X 0,2 cm ; un fragment d'une seconde broche, long de 4 cm, présentant une section plus épaisse, mais moins large que la précédente ; une hache de silex poli à patine blanchâtre (longueur 10,5 cm - largeur au tranchant 3,5 cm) ; une pendeloque en os ; trois coquilles marines perforées : deux du type Pectunculus, une du type Cardium ; un vase néolithique (?) trouvé brisé lors des fouilles, non décrit, et dont les tessons sont perdus : une hache de silex poli, trouvée brisée également au moment des fouilles et non conservée.
Traces de violation gallo-romaine à l'intérieur de l'allée couverte : foyer avec briques plates à rebord et tessons.
Ce qui reste du mobilier est déposé au Musée d'Aquitaine à Bordeaux.
5) LABRIE, p. 41-50 ; FERRIER p. 265-267 ; BURNEZ, thèse.

Allée couverte de Curton

Allée couverte de Curton Allée couverte de Curton

LES LÈVES-ET-THOUMEYRAGUES (Canton de Ste-Foy; arr. Libourne)

10 - Dolmen de Beaulieu ( ? )

Conil, recopié par Ferrier, signale «les vestiges mégalithiques de la Garenne de Beaulieu, dans le ravin de la Tuilerie, actuellement disparus et postérieurement à 1926 », sans autres commentaires. Ferrier qualifie ces ruines de restes de dolmen.
5) A. CONIL, Le Menhir des Goulards, Bull. S.P.F, t. 32 ; FERRIER, p. 282.

- Divers -

La carte des provinces de France de Belleyme (1780) indique un monument mégalithique (?) au lieu-dit Les Vergnes, à 1,300 km au S.E. de Beaulieu. En 1926, Conil aurait remarqué en cet endroit des dalles éparses gisant sur le sol, disparues par la suite avec le défrichement de la garenne où elles se trouvaient (CONIL, KH.A.L., 1933, T. 1, p. 68).
En 1938, une allée couverte a été indiquée par Ferrier (La Préhistoire en Gironde; 1938, Le Mans, p. 281) au lieu dit Les Sivadons. Après vérification personnelle sur le terrain, ces restes nous semblent douteux et ne doivent pas en conséquence être classés comme dolmen.

LUGAIGNAC (Canton de Branne ; arr. Libourne)

11 - Allée couverte de Peyrelebade (détruite)

1) Lugaignac - 0,600 km E.-NE. ; Peyrelebade ; X 399,80 Y 283,45 (Podensac XVI-37).
2) Allée couverte détruite. Elle a été signalée par G. Malvesin (pour prendre date) à la séance du 13 avril 1934 de la Société Archéologique de Bordeaux. Aucune description, ni publication de fouilles, n'ont été faites sur ce dolmen, dont nous n'avons pu trouver la moindre trace sur le terrain (1972).
5) Bull. S.A. Bx, 1934, t. 51, p. XXVII.

LUGASSON (Canton de Targon; arr. Langon)

12 - Allée couverte de Roquefort

1) Lugasson - 0,800 km Ouest; Roquefort 0,100 km Ouest; X 401,10 Y 275,80 (Podensac XVI-37) Sur propriété privée du château de Roquefort.
2) Allée couverte de type Armoricain enfouie dans les restes d'un tumulus allongé.
Longueur 14 m -largeur 1,50 rn-haut. (Sous la table 3) 1,30 m. Orientation: 100°. Un fond de 1,50 m de long. Vingt trois montants latéraux: onze de 1 m à 1,90 m de long à gauche, douze de 0,60 m à 1,60 m de long à droite. Quatre tables peu volumineuses de 1,70 m x 1,30 rn, 1,70 m x 1 m, 1,70 m x 1 m, 1,70 m x 1,40 m. La première repose sur le deuxième support de gauche et le deuxième de droite ; la seconde sur le deuxième support de gauche et le troisième de droite ; la troisième est soutenue par les troisième et quatrième supports de gauche et le cinquième de droite ; la quatrième par le septième support de gauche et le dixième de droite. Fragments d'autres tables sur le tumulus. Le septième montant de droite est basculé ; le huitième montant de la même paroi est fortement incliné vers l'intérieur. L'entrée est obstruée par une murette de pierres sèches qui réapparaît par endroits sur la paroi Nord et plus rarement sur la paroi Sud. Dallage de plaques de calcaire. La table de chevet porte à 0,60 m au dessus du sol dallé, un petit ensemble de sept cupules de 5 cm de diamètre en position semi-circulaire. Burnez les rapproche des colliers de l'allée couverte de Kergüntuil-en-Trégastel (Côtes-du-Nord). Calcaire à astéries.

Allée couverte de Roquefort Allée couverte de Roquefort Allée couverte de Roquefort

3) Fouillée en 1923 par l'abbé Labrie.
Le matériel anthropologique comprenait un nombre très important d'ossements humains, en mauvais état, non étudiés, et perdus presque en totalité. Le Musée de la Société Linnéenne de Bordeaux conserve seulement deux calottes crâniennes provenant de cette allée couverte, dont celle d'un homme dolichocéphale. Mesures crâniennes utilisables (d'après le Dr. Riquet) : long. maximale 200 - largo maximale 130. Mobilier : une poterie néolithique (?) brisée ; perles en os ; éclats de silex ; coquilles marines perforées.
Fouillée ces dernières années par Mme J. Rousset-Larroque ; thèse en préparation.
5) BURNEZ, thèse ; FERRIER, p. 272.

13, 14 - Menhirs de Pontaret. Les Grandes Bornes. (photos juin 2007)

1) Lugasson - 2 km E.-S.-E ; Pontaret 0,300 km Sud; X 403,80 Y 275,50 (Podensac XVI-37).
2) Deux menhirs, l'un debout (1), l'autre basculé (2), à 300 m d'intervalle.
Ils représentent d'après Labrie, les restes d'un alignement orienté Ouest-Est.
Menhir 1 (Ouest) : haut. 1,65 m - largo 0,70 m - épaisseur 0,46 m. pour une partie enterrée de 35 cm seulement. Il a été renversé puis redressé. Menhir 2 (Est) couché (pas retrouvé pour ma part): long. 1,65 m - largo 0,55 m - épaisseur 0,30 m. Calcaire à astéries.

Menhir de Pontaret Menhir de Pontaret
Menhir de Pontaret Menhir de Pontaret

3) Près du premier menhir, «on a trouvé des haches polies et autres silex de la même époque» (LABRIE, 1906).
4) Les deux menhirs se nomment « les grandes bornes de Pontaret » et servent de limites aux communes de Lugasson, Frontenac et Blasimon. Avant la première guerre mondiale, les maires des trois villages se réunissaient une fois l'an, auprès du menhir couché, pour prendre un repas en commun, symbole de leur bonne entente.
5) 1. DROUYN, Variétés Girondines, t. 1, p. 392 ; LABRIE, p. 59 ; FERRIER, p. 270-271.

MARGUERON (Canton de Sainte-Foy ; arr. Libourne)

15 - Menhir du Roc ( ? )

En 1906, Labrie mentionne un lieu-dit Le Roc, à 0,500 km au Sud de Margueron, comme pouvant garder le souvenir d'un menhir. Les auteurs plus récents (LOIRETTE, FERRIER), recopient sans préciser davantage. X 434,50 Y 276,80 (Duras XVII-37).
5) LABRIE, p. 60 ; LOIRETTE, p. 57 ; FERRIER, p. 276.

MAURIAC (Canton de Sauveterre ; arr. Langon)

16 - Menhir de Balette. La Gran'Boyne.

1) Mauriac - 2,400 km NE ; Balette 0,400 km NE ; X 413,45 Y 277,05 (Podensac XVI-37).
2) Haut. 0,90 m - largo 0,70 Pl - épaisseur 0,30 m. Calcaire à astéries.
3) «Lors de la construction du chemin, on eut l'occasion de le déplacer un peu, et on trouva à côté une belle hache polie en silex blanchâtre» (LABRIE, 1906).
4) Le menhir s'appelle «La Gran'Boyne de Balette» et sert de limite aux communes de Ruch et de Mauriac.
5) LABRIE, p. 59 ; FERRIER, p. 275.

17 - Les Trois Pierres (Dolmen détruit)

1) Mauriac - 1,600 km Sud; Moulin de Grosseval 0,300 km N-NE, Les Claudettes 0,200 km NO ; X 412,15 Y 273,90 (Podensac XVI-37) Les Trois Pierres.
2) Dolmen simple. Orientation probable : Est-Ouest. Deux montants latéraux basculés (1,35 mX1 m x 0,40 met 1,30 m x 1 m x 0,60 m) gisant l'un dans un fossé, l'autre sur le rebord d'un champ planté de pieds de vigne, de chaque côté de la route communale Mauriac-RN 672. La pierre de droite porte une gravure : cercle assez profondément piqueté de 0,50 m de diamètre. Calcaire à astéries.
5) L. DROUYN, Variétés Girondines, 1878, t. 2, p. 496 ; LABRIE, p. 54 ; FERRIER, p.275.

MONTIGNAC (Canton de Targon; arr. Langon)

18 - Le Rocher (Menhir détruit)

Un menhir détruit est indiqué par Labrie au lieu-dit Le Rocher, à 1,400 km à l'Est de Montignac, sans autres commentaires. Les auteurs plus récents (Augey, Ferrier) confirment, sans apporter de précisions.
5) LABRIE, p. 60 ; AUGEY, Notes, p. 50-52 ; LOIRETTE, p. 57 ; FERRIER, p. 276.

NÉRIGEAN {Canton de Branne ; arr. Libourne)

19, 20 - Dolmens du Bois de Fourens ( ? )

1) 2) «On pouvait voir, il n'y a pas longtemps, deux dolmens dans la paroisse de Nérigean ; l'un d'eux, situé au Bois de l'Arcan, dans la propriété de M. de Saint-Cyr, a été entièrement brisé il y a trente ans environ. L'autre s'élevait dans une prairie, à 50 mètres de la métairie du Bois, appartenant aussi à M. de Saint-Cyr ; il a été renversé et en partie brisé ; il ne reste en place qu'un des supports, connu sous le nom de Pierre-du-Bois ; c'est une pierre brute posée de champ, orientée Est-Sud-Est, haute de 1,50 m, large d'autant, et épaisse de 30 centimètres. Deux blocs de rocher, gisant à quelques mètres de la pierre debout doivent être d'autres supports du dolmen, dont la table a été brisée, et sous lequel on a trouvé des ossements humains ». (DROUYN, 1875).
5) L. DROUYN, Bull. S.A. Bx, 1875, t. 2, p. 198 ; LABRIE, p. 53 ; FERRIER, p. 276.

PESSAC-SUR-DORDOGNE (Canton de Pujols ; arr. Libourne)

21 - Dolmen de la Tour de Beaupoil (détruit)

1) 2) «Entre le château de la Tour et Beaupoil, existait encore il y a trois mois, un beau dolmen formé de pierres meulières. Un correspondant de la Commission des Monuments Historiques de la Gironde, ayant déclaré qu'il ne s'agissait que de pierres issantes du sol, il a été démoli par le propriétaire du champ. Dans les environs, j'ai trouvé des silex taillés en flèches, en grattoirs, et des fragments de haches polies» (DROUYN, 1878).
5) L. DROUYN, Notes historiques et notes archéologiques, t. 49, p. 191, texte daté du 5 septembre 1878 ; LOIRETTE, p. 56 ; FERRIER, p. 276.

PUJOLS (Chef-lieu de Canton ; arr. Libourne)

22 - Dolmen de Peyre1ebade (enfoui)

1) 2) «Le monument de Pujols est un dolmen dont la couverture a été renversée ; mais les blocs latéraux, orientés Nord et Sud, sont encore en place. L'un d'eux a environ quatre mètres de longueur. Ce monument se voit au Nord de la commune, sur un haut plateau qui domine la vallée de la Dordogne, et le vallon de l'Escouache ; les paysans du lieu lui donnent le nom de Pierre Levée (Peyre-Lebade). C'est par ce même nom que les habitants du Périgord désignent les nombreux dolmens de leur pays. Le monument de Pujols est d'un calcaire gris, grossier, très dur, originaire de l'endroit» (JOUANNET, 1837).
Ce dolmen a été détruit vers la fin du siècle dernier par son propriétaire, qui l'a enfoui dans une vigne à 1 m de profondeur. Dans l'introduction à l'Histoire de France d'A. de Jouffroy, on trouve le terme de trilithe appliqué à ce mégalithe, ce qui indique qu'il s'agissait d'un dolmen simple tel celui de Bien-Assis à St-Antoine-du-Breuil (Dordogne).
5) ]OUANNET, Statistique de la Gironde, 1837, t. 1, p. 212 ; PIGANEAU, Bull. S.A. Bx, t. 9, p. 81 ; COOK, Bordeaux et ses vins, 1850, p. 42, Féret, édit. ; GUINODIE, Histoire de Libourne, t. 3, p. 330, Bordeaux Faye édit. ; L. DROUYN, Variétés Girondines, t. 2, p. 235, 1878, Bordeaux ; DE JOUFFROY, Introd. à l'Hist. de France, 1838, p.41, Paris-Breton édit. ; LABRIE, p. 53.

LA RÉOLE (Chef-lieu de Canton; arr. Langon)

23 - Menhir de Peyrefitte ( ? )

Labrie, recopié par LOIRETTE et FERRIER, mentionne un lieu-dit Peyrefitte (La Réole - 1 km Nord), comme gardant le souvenir d'un menhir. En 1908, Augey parle de deux pierres brutes de 1,96 m et 1,12 m de haut, provenant selon lui, d'un seul et même bloc fragmenté, ce qui nous paraît assez singulier. Nous n'avons retrouvé (1973) que le plus petit des deux blocs cités, encore qu'il soit légèrement plus élevé que ne le dit l'auteur (1,20 m x 0,50 m x 0,30 m). Son allure est bien celle d'un petit menhir, mais son implantation suspecte, le rend un peu douteux. Calcaire à astéries.
5) LABRIE, p. 59 ; AUGEY, Notes, p. 48 ; LOIRETTE, p. 57 ; FERRIER, p. 276.

RIOCAUD (Canton de Ste-Foy ; arr. Libourne)

24 - Les Trois Pierres (dolmen disparu)

1) Riocaud - 2 km Sud; X 430,40 Y 274,70 (Duras XVII-U7).
2) Dolmen détruit, signalé comme tel par l'Abbé Labrie qui ne semble pas en avoir recherché les vestiges. Augey précise qu'il restait de ce monument, en 1908, un bloc dressé orienté E.-O., et mesurant 1,27 m x 0,33 m x 0,30 m, auprès duquel gisaient deux dalles basculées de 1,13 m et 1,92 m de long. Ces pierres qui se voyaient sur le côté droit de la route départementale de Riocaud à Savignac (L.-et-G.) n'existent plus actuellement.
5) LABRIE, p. 55 ; AUGEY, Notes, p. 57.

25 - Peyré de veire méjour (menhir détruit)

1) Ce lieu-dit est situé à 400 m à l'Ouest de la ferme des Trois Pierres.
Labrie pense qu'il désigne l'emplacement d'un menhir disparu, ce qui nous paraît très vraisemblable. Les autres auteurs (AUGEY, LOIRETTE) recopient sans apporter de précision.
4) Le nom semble indiquer une légende de pierre tournante, analogue peut-être à celle de la Pierre qui danse à Saint-Aignan (cf. n° 27).
5) LABRIE, p. 60 ; AUGEY, Notes, p. 53 ; LOIRETTE, p. 57.

ROMAGNE (Canton de Targon; arr. Langon)

26 - La Grande Pierre (menhir disparu)

Labrie, recopié par Ferrier, indique un menhir disparu dont l'emplacement était situé dans le champ de la Grande Pierre, à 400 m du centre de Romagne, vers le N-E, sans autres commentaires. X 399,20 Y 277 ,30 (Podensac XVI-37). Augey parle de deux pierres pyramidales de 1,37 fi et 1,26 m de haut qui nous semble douteuses.
5) LABRIE, p. 60 ; AUGEY, Notes, p. 53 ; FERRIER, p. 276.

SAINT-AIGNAN (Canton de Fronsac; arr. Libourne)

27 - La Pierre qui danse (détruite)

1) Saint-Aignan - 1,200 km NO ; Terrachère 0,200 km SO ; X 390,90 Y 298,25 Z 70 rn (Libourne XVI-36) ; La Pierre qui danse.
2) Bloc de calcaire à astéries posé à plat sur le sol (menhir couché ?), porte une série de cupules artificielles de 5 à 7 cm de diamètre et de 3 à 4 cm de profondeur. Longueur 1,50 m - largeur 1 m - épaisseur 0,30 m. Ce bloc a été débité vers 1930 en plusieurs fragments, dans le sens de la largeur, replantés pour servir de bornes « dans une courbe que fait le chemin qui va de Meyney à la route de Vincent à Bois-Vert ».
N.B. - Détruite en 1973-1974 à l'occasion d'une plantation nouvelle (B.D.).
4) Cette pierre bougeait certains jours à midi.
5) B. DUCASSE, Curiosités Fronsadaises, Une pierre à Cupules (?) .. pp. 1-3, Libourne (Extrait de R.H.A.L., n° 60, 1950, p. 50-52).

SAINT-ANDRÉ ET APPELLES (Canton de Ste-Foy; arr. Libourne)

28 - Menhir des Goulards

1) Appelles - 0,900 km SE ; Goulard 0,300 km SO ; X 430 Y 280,85 (Duras XVII-37) ; Bois de la Garenne au Nic.
2) Beau menhir trapu de 1,80 m de haut, relativement épais 0,70 ml, largeur au tiers inférieur 1,50 m. Calcaire de Castillon.

Menhir Des Goulards


5) CONIL, Le Menhir des Goulards, Bull. S.P.F., t. 32, p. 486 et suiv. et R.H.A.L. 1933, t. 1, p. 66 ; FERRIER, p. 282.

29 - Dolmen des Goulards (non retrouvé)

1) Appelles. - 1,300 km E.-SE ; Goulard 0,300 km Est; X 430,55 Y 281,05 (Duras XVII-37) ; Bois de la Croulette.

Plan du Dolmen de Goulard

2) « ... à  peu de distance de l'ancien moulin des Goulards, on remarque deux rangées de dalles, en calcaire de Castillon, alignées et plantées debout ; tout autour gisent d'autres dalles plus grandes qui devaient faire partie de cet ensemble avant sa ruine. En lui restituant sa couverture et sa dalle d'entrée, ce petit dolmen devait faire environ 3 m de long, 1 m de large et 1 m de haut. Son orientation devait être voisine de 1580 Est géographique ».
Monument non retrouvé (1973).
3) «Dans l'aire même du monument les fouilles n'ont rien donné, mais à peu de distance M. F. Maurin a recueilli les objets suivants qui font partie de sa collection : une petite hache polie en serpentine verte (dim. 0,05 et 0,028 m au tranchant) portant à son sommet une perforation de suspension de forme biconique, en partie disparue par suite de cassure, et un peu plus bas, une seconde perforation conique peu profonde ; une autre petite hache polie brisée à son sommet en roche noire, mesurant 0,038 m de haut sur 0,031 m au tranchant; une troisième petite hache polie en roche noirâtre avec petits cristaux plus clairs ; son sommet est arrondi et piqueté ; elle mesure 0,038 m de haut sur 0,028 m au tranchant. Sommet arrondi d'une petite plaque pendeloque cassée, en schiste, percée d'un trou biconique de suspension ; en dessous de ce trou, sa surface est ornementée d'un dessin ou trait, en arêtes de poissons, rappelant certaines gravures sur os des cavernes ou certains signes runiques. Enfin, pour terminer la série, une pointe de flèche en bronze' avec pédoncule et ailerons.»
Mobilier non conservé.
5) CONIL, RH.A.L., 1933, t. 1, pp. 66-67.

SAINT-SULPICE-DE-FALEYRENS (Canton et arr. Libourne)

30 - Menhir de Pierrefitte (photos 2007)

Menhir de Pierrefitte

Menhir de Pierrefitte Menhir de Pierrefitte

1) Saint-Sulpice-de-Faleyrens - 1,600 km NO ; Pierrefitte 0,100 km NE X 399,20 Y 291,05 Z 10 m (Libourne XVI-36).
2) Superbe dalle spatuliforme de section quadrangulaire, grand axe orienté Nord-Sud. Haut 5 rn-largeur max. 3 m, min. 2 rn-épaisseur 1,50 m. Calcaire à astéries.
3) D'après Piganeau, une fouille fut faite à sa base au siècle dernier. Elle mit au jour une tombe mérovingienne en brique, contenant des ossements et deux clefs en fer.
4) «La très Sainte Vierge se rendant de Saint-Emilion à la Sauve (ou vice versa), portait sur sa tête ou dans son tablier, cette pierre destinée à l'achèvement de l'un des deux clochers. Apprenant en cours de route que les travaux étaient terminés, elle laissa choir la pierre au lieu où elle se trouve actuellement» (PIGA¬NEAU, 1874).
Un trou à offrandes, de forme ovale (0,14 m X 0,12 m, prof. 0,32 m) a été taillé à 0,70 m du sol dans l'épaisseur du menhir, à une époque relativement récente.
Le menhir désignerait l'emplacement d'un veau d'or.
5) PIGANEAU, Bull. S.A. Bx, 1874, t. 1, pp. 143-149 ; FERRIER, p. 261.

Menhir de Pierrefitte Menhir de Pierrefitte

SALLEBRUNEAU (Canton de Targon arr. Langon)

31, 32 - Allées couvertes de Bignon (Juin 2007)

1) Sallebruneau - 3 km SO ; Bignon 0,150 km Ouest; X 402,10 Y 272,40 (Podensac XVI-37).
Nous avons numéroté ces deux allées couvertes : n° l' pour l'allée couverte de l'Ouest, n° 2 pour l'allée couverte de l'Est.

Bignon  Bignon 1
Bignon 1
Pas très convaincantes ces photos prisent sur place !?!
J'ai été guidé à cette endroit,
il s'agirait de l'Allée de Bignon 1, monument effectivement très en ruine.

2) Allée couverte de Bignon 1.
Longueur act. 3,80 rn-largeur indéterminable - hauteur 1 m. Orientation : Est-Ouest. De ce monument très ruiné, il ne reste plus en place que deux montants latéraux de la paroi Sud. La dalle de fond et la paroi Nord ont disparu. Une table de 4 m de long est posée à plat sur le sol, au Nord des supports latéraux. Calcaire à astéries. Vestiges d'un tumulus sur la paroi Sud.

Plan du Dolmen 1 de Bignon

Allée couverte de Bignon 2 (type armoricain). Longueur 13,60 rn-largeur 0,90 rn - hauteur 1 m.
Orientation: 90°. Sept montants de 0,80 m à 1,65 m de long à gauche, six montants de 0,60 m à 2 m de long à droite. Un fond de 1,60 m de long. Les tables sont absentes. Calcaire à astéries.
Traces d'un tumulus allongé sur la paroi Sud et derrière le chevet.

Bignon 2
Peut-être les restes de l'Allée de Bignon 2 !!
(30 mètres de Bignon 1)

"Une autre nécropole remarquable est celle du bois de Bignon (Frontenac) où une belle allée couverte classique est au voisinage immédiat de deux dolmens simples. On peut suggérer ici que l'allée couverte, construite initialement, aura servi de pôle d'attraction pour deux petites sépultures mégalithiques mitoyennes." (extrait de "L'Entre-Deux-Mers à la recherche de son identité" oct 1990 page 15)
J'en conclu que l'allée de Bignon 2 se trouve à l'intérieur des bois mais, sur place, il s'avère plutôt compliqué de rentrer dans les "bosquets" qui se révèlent plutôt épais pour ne pas dire non entretenus.

3) Fouilles Daleau et Dulignon-Desgranges (1879) Allée couverte de Bignon 1 : lames de silex.
Allée couverte de Bignon 2 (1/4 seulement de la sépulture a été fouillée) : silex ; haches polies ; dents et coquillages percés ; nombreux ossements humains, parmi lesquels un tibia présentant un particularité paléopathologique consistant en une fracture consolidée.
Mobilier et ossements provenant de cette fouille, non conservés.
5) L. DROUYN, Variétés Girondines, 1878, t. III, pp. 143-146 ; LABRIE, p. 52-53 FERRIER, p. 269-270 ; BURNEZ, thèse.

33 - Las tres Peyras - les trois pierres (dolmen disparu)

Labrie, recopiant Drouyn, indique un lieu dit «las tres peyras », près de la vieille fontaine de Sa1lebruneau, comme gardant le souvenir d'un dolmen. En 1908, Augey mentionne la présence de deux dalles basculées, de calcaire à astéries, ayant pu faire partie du monument avant sa démolition, devant le porche de l'église désaffectée de Sallebruneau. Ces blocs de 1,60 m et 1,75 m de long, existent toujours à cet endroit (1973), mais leur nature protohistorique est invérifiable actuellement.
5) L. DROIJYN, Variétés Girondines, 1878, t. 1, p. 485 et p. 501, t. III, p. 5 ; LABRIE, p. 55 ; AUGEY, Notes, p. 73-74.

SALLES (Canton de Castillon; arr. Libourne)

34 - Menhir de Puy Landry (photos juin 2007)

1) Salles - 0,900 km Ouest ; La Clotte 0,300 km Ouest; X 414,10 Y 294,05 Z 90 rn (Libourne XVI-36) ; Puy Landry.
2) Beau menhir trapu de 1,90 rn de haut, formé d'une dalle de 0,70 rn d'épaisseur, largeur au tiers inférieur 1,50 m. Calcaire à astéries.

Menhir de Puy Landry Menhir de Puy Landry
Menhir de Puy Landry

Menhir de Puy Landry Menhir de Puy Landry Menhir de Puy Landry

3) Les sondages effectués par l'Abbé Labrie, à la base du menhir, se sont révélés négatifs.
4) LABRIE, Bull. S.A. Bx, 1906, t. 28, p. 63 et 1907 t. 29, p. 58 ; FERRIER, p .263 ; AUGEY, Notes.

- MONUMENTS DOUTEUX NON RETROUVÉS -

a) Toponymie
Quatre expressions sont à retenir en ce qui concerne les monuments mégalithiques:
- pour les dolmens : pierre levée et pierre couverte (ou leurs variantes).
- pour les menhirs pierre fitte (ou frite) et pierre plantée.

«Pierre couverte» n'apparaît pas dans notre région. Il en est de même de « pierre fitte », si l'on excepte les localités de Saint-Sulpice-de-Faleyrens et La Réole déjà citées dans l'inventaire.
Par contre, «peyrelebade» se retrouve dans cinq communes : Saint-Michel-de-Fronsac, Jugazan, Juillac, Naujan, Salles.
«Pierre plantée» apparaît dans deux communes seulement : Puynormand et Saint-Sulpice-et-Cameyrac.
Cette liste qui ne se veut nullement exhaustive (car nous avons limité nos recherches dans ce domaine) pourra certainement s'enrichir dans le futur de quelques additions.

b) Quatre mégalithes, signalés dans l'inventaire des Mégalithes de la France (paru en 1880 dans le Bulletin de la Société d'Anthropologie de Paris) paraissent résulter de confusion entre localités. Ce sont des menhirs d'Asques et Saint-Romain-Ia-Vignague, et les dolmens de Baigneaux et La Rivière.
Le reste de dolmen indiqué par Piganeau aux Mousses, commune de Sallebœuf (Bull. S.A. Bx, 1897, t. 22, p. 20) nous semble également douteux, car repris par personne. Nous l'avons, du reste, cherché sans résultat. Enfin, rappelons pour mémoire, que J-A. Garde, se basant sur la réponse du Curé de Saint-Christophe-de-Double au questionnaire Beaurein (1775) signale l'éventualité d'un cromlech détruit sur cette commune (RH.A.L., 1938, t. 5, p. 50).

c) Faux mégalithes
Lussac: pierre à bassin du bois de Picampeau (faux-menhir).
Nérigean : pierre du vallon de la Fée (faux-menhir).
Margueron : pseudo-dolmen des Chapelles. C'est en réalité un caisson gallo-romain, comme le montrent ses dimensions très réduites : 1,65 m x 0,30 m x 0,30 rn, et son mobilier typique: poteries gallo-romaines, trois briques plates à rebord romaines, une tête de sanglier (fouilles Ferrier, 1937).

Marc DEVIGNES.

ps: en rouge les rajouts de ma part...

8 juin 2007

sPeCtAcLe 2oo7 de La BaTaiLLe

Dates des représentations de la Bataille de Castillon 2007Sur 7 hectares d’aire scénique , à une portée de canon du lieu même de la bataille, 700 bénévoles dont 450 comédiens et plus de 50 cavaliers participent à cette immense reconstitution historique.

Au-delà des faits d’armes, ces deux heures intenses, relevées de cascades, d’effets spéciaux et de prouesses pyrotechniques, nous replongent aussi dans la vie quotidienne au Moyen-Âge, entre fermes et auberges, femmes au puits, scènes de vendanges, parties de chasse, arracheurs de dents et marchands ambulants.

Bataille de Castillon 2007Le spectacle débute à 22 h 30 et dure deux heures (entracte de 20 mn compris), mais il est conseillé d'arriver au moins une heure avant l'extinction des lumières.

Les parkings gratuits (près de 2000 places) sont gardés et accessibles dès 17 heures.

Une restauration de qualité est proposée à l'Auberge médiévale à partir de 19 heures. Il est possible de réserver ses repas en même temps que les places de spectacle.
Les pique-nique sont autorisés et l'on peut se procurer sandwiches et boissons sur place.

Plus d'infos, prix et réservations sur
http://www.batailledecastillon.com
Dossier presse Photos presse Extraits vidéos

8 juin 2007

D'ArTaGnaN à LiBoUrNe en 1650

Souffrain (2) et Guinodie (3) ont relaté, plus ou moins longuement, le séjour que Louis XIV et sa Cour firent à Libourne. Quelques documents, découverts au hasard de la lecture, permettent d'en compléter l'histoire, et de situer dans l'ambiance du moment, la venue dans nos murs du célèbre mousquetaire.

Statue de d'Arpagnan - Musée de Lupiac (Gers)Bien sûr sait-on qu'en août 1650, il fit très chaud à Libourne (4), et que Mademoiselle de Montpensier s'y ennuya fort. M. P. Amiguet (5) écrit:
« Le
1er août, elle (la cour) arrive à Libourne où elle séjournera un long mois. Anne d'Autriche
, plus maussade que jamais, reste enfermée dans son logis et oblige S.A.R. (Mademoiselle) à demeurer auprès d'elle et à faire de la tapisserie. Belle besogne lorsqu'on est jeune et que l'on a envie de grand air, de mouvement, d'espace et d'actions héroïques ! Aussi, la princesse ne peut-elle s'empêcher de regarder avec mépris, voire avec colère cette femme qui passe son temps à dormir, à manger, à dire ses oraisons, et à penser au Cardinal. Comme elle est devenue grosse et lourde cette Reine qui a tant de peine à comprendre l'âme de la France ... Et, Mademoiselle de nous dire avec dépit:
« Il faisait une chaleur horrible, de sorte que pour en moins sentir l'incommodité, la Reine demeurait tout le jour sur son lit sans s'habiller que le soir ; ainsi elle ne voyait personne. J'étais tout le jour dans ma chambre. Le plus grand divertissement que j'eusse était d'écrire à
Paris » ...

« Parfois la Princesse était réveillée à l'aube par le son des fifres et des tambours; c'étaient les troupes du Maréchal de La Meilleraye qui se rendaient devant les murs de Bordeaux. Un autre jour c'étaient des mousquetaires et des chevau-légers qui s'arrêtaient pour bivouaquer. Ces spectacles militaires étaient toujours les bienvenus ; ils rompaient la monotonie des jours, et faisaient une heureuse diversion aux travaux d'aiguille imposés par la Reine ».

Pour
A. Joanne, qui reprenait sans doute les dires de Souffrain, des fêtes brillantes furent données à Libourne pendant le séjour de la Cour (6). Sans doute, l'animation causée par la présence de tant de grands Seigneurs fut-elle une distraction pour les Libournais. Il est aussi bien certain, que longtemps après, on dut parler de l'entrée en ville des souverains, de leur réception à l'église Saint-Jean, des processions auxquelles ils prirent part, de l'exécution de Richon sur la place de la halle. Mais, tout ceci ne pouvait ni faire oublier à Mademoiselle que la guerre continuait, ni l'empêcher de songer à ce que serait la vie à Paris
une fois la paix rétablie.

Bien peu de chose aurait suffi, pour que Mademoiselle ait une autre opinion de notre ville. On connaît son goût très marqué pour l'ortolan, oiseau qui se chasse en Avril-Mai pour la migration de printemps, et en Août-Septembre pour celle d'automne, et qui doit être ensuite engraissé pendant cinq à six semaines. Lorsque la Cour était à
Libourne
, il était ou trop tôt, ou trop tard pour qu'elle puisse s'en régaler.

« N'oublions pas. écrivait
C. Desabrant (7), qu'à l'époque de La Fontaine, le rat des villes se régalait de reliefs d'ortolan, et qu'un royaume fut dédaigné pour des ortolans ... Ce royaume n'était autre que celui de Sa Gracieuse Majesté Charles II d'Angleterre, et il fut proposé à la Grande Mademoiselle. Mais la cousine de Louis XIV, dont le solide appétit n'empêchait pas un sens subtil du palais ... royal, montra un inébranlable attachement à la cuisine française en refusant d'épouser un roi sur la table de qui on ne servait pas d'ortolans! »

Ce projet de mariage datait du début de 1649, soit un an et demi avant le séjour à Libourne.
En
août 1650, Colbert et Foucquet séjournèrent aussi à Libourne
(8).
Nous avons essayé, d'ailleurs sans succès, d'avoir des précisions sur ce sujet, aussi la question reste-t-elle toujours posée.

Portrait de d'ArtagnanMais,
d'Artagnan vînt à Libourne, et son séjour, qui eut des conséquences importantes, semble être passé inaperçu de Souffrain et Gui­nodie. E. Ducéré, que j'ai déjà eu l'occasion de citer (9), écrit:

« Lorsque les troupes royales mirent le siège devant Bordeaux, (l0) Lavrillère écrivit une lettre au corps de la ville de Bayonne, au nom du Roi, lui demandant un renfort de pinasses armées en guerre, pour faire le blocus de la ville par le fleuve. Le fameux d'Artagnan, le mousquetaire, fut chargé par la cour de porter le paquet à Bayonne, et de hâter les préparatifs. Les dix pinasses furent promptement armées et équipées, et placées sous le commandement de M. de Maubec, sieur de Pellicq ».

Il est inutile de dire qui fut
d'Artagnan, mais il semble bon de préciser ce qu'était une pinasse. En effet, les girondins que nous sommes, ont peine à imaginer les paisibles embarcations arcachonnaises armées en guerre, et participant au blocus d'une ville comme Bordeaux. Au XIIIe siècle, les pinasses étaient des navires aussi forts que les caravelles espagnoles : ce fut d'ailleurs l'Espagne qui en enseigna l'usage aux Bayonnais, et aux XVIe et XVIIIe siècles, elles étaient très estimées (11). Les pinasses étaient groupées en escadrilles, et pour le siège de La Rochelle, où les Basques prirent une si large part, Saint-Jean de Luz
se distingua d'une manière particulière : il avait armé à lui seul 15 pinasses chargées de vivres et de munitions (12).

Voici donc, un extrait du rapport de mer du
Sieur de Maubec, rédigé à « Laurmont » le 14 Septembre 1650 (13) :

« ... Je vous diray doncq que sortans de nostre hâvre, nous rencontrâmes M. de Monty dans un grand vaisseau de 32 pièces de canon, et son patache de 12, mais le vent nous ayant été contraire, nous feumes six jours sans pouvoirs aller à Blaye, où arrivé M. d'Artaignan ne voulut perdre temps pour aller en court, qui estoict à Libourne, m'ayant fait l'honneur de me souffrir en sa compagnie, me mena au logis du Roy, où nous trouvasmes fort à propos le Roy et la Reyne ensemble, avec quantité de seigneurs où estoict Monsieur notre gouverneur, lequel me fit la faveur de me présenter à S. M ... après quoi M. d'Artaignan fut d'advis d'aller voir M. le Cardinal... M. de Servien qui estoict avec luy ... me mena chez M. de la Bérillère » ...

On ne peut pas mettre en doute la sincérité de ce rapport. Sous le nom estropié de la
Bérillère, se cache M. de la Vrillère, alors Secrétaire d'Etat, et qui logeait près du Louvre (14). «Il eut peu d'éclat, soit à la Cour, soit dans le Royaume; il ne dut son élévation qu'à son caractère souple, et à une riche succession que lui laissa son beau-père, le fameux Panticelli d'Eimery
(15).
Par contre
M. de Servien
, Abel, était « Ministre, Secrétaire d'Etat, Surintendant des Finances et l'un des 40 de l'Académie Française », Ce fut un diplomate distingué, « naturellement fier et impatient, brusque et rude dans ses manières (16) ».
D'Artagnan foula donc le pavé de nos vieilles rues, et on peut écrire que c'est peu avant le 27 août qu'il était à Libourne. En effet, il amenait les pinasses bayonnaises qui allaient participer au siège de Bordeaux, et ce renfort étant arrivé, le Roi quitta Libourne
pour aller à Bourg pour être plus près du théâtre d'opérations.
Ce séjour est donc d'une importance capitale pour l'Histoire de la Fronde, car dix jours plus tard, le Roi faisait son entrée dans
Bordeaux
(17).

Mais, il est possible, que ce soit à
Libourne que d'Artagnan ait reçu la mission d'aller à Bayonne. Un compte à rebours va en donner la preuve:

- le Roi quitte Libourne le 27 août,
-
d'Artagnan y est arrivé le 25 environ, il a quitté Blaye
le même jour,
- 6 jours de navigation ont été nécessaires pour aller de
Bayonne à Blaye : l'escadrille a donc appareillé vers le 19
,
- les pinasses furent promptement armées et équipées : si une dizaine de jours s'écoula entre la réception de l'ordre royal par la ville de
Bayonne et l'appareillage, c'est que d'Artagnan remis l'ordre vers le 9
,
- la Cour étant arrivée à
Libourne le ler août, c'est pendant cette longue semaine que d'Artagnan reçut sa mission, et trouva le temps de faire le déplacement.

Ce n'est donc pas un séjour, mais bien deux, que d'Artagnan fit à Libourne.

Suivant le Roi jusqu'à Bourg, et parlant de la réconciliation qui eut lieu dans cette ville entre Louis XIV et la princesse de Condé, Gui­nodie (18) cite la comtesse de Tourville, parmi les personnes accompagnant la princesse.

Sachant qu'ii y eut au moins deux familles qui portèrent ce titre, l'une originaire de Bretagne, l'autre de Lorraine, on est en droit de se demander de laquelle il s'agit. Jean de La Varende vient heureusement à notre secours.
Cette
comtesse de Tourville était née Lucie de la Rochefoucault. Veuve en premières noces d'un Duras, elle avait épousé en secondes noces César de Tourville
: ils furent les parents du Maréchal (19).

« En
1649, quand Anne d'Autriche voulut s'assurer de la princesse de Condé comme otage, écrit-il, c'est Madame de Tourville, alors première dame d'honneur qui organisa la résistance, et prit la part la plus importante dans la farce qu'on joua au pauvre M. du Vouldy, chargé de la garde des captifs. On sait qu'au lieu du petit duc d'Enghien et de la princesse, on lui fit voir une jeune anglaise et le fils du jardinier, pendant que Madame de Condé et l'enfant ducal galopaient vers Bordeaux. Madame de Tourville fit réussir la fuite. Année sur année, Lude de Tourville, la comtesse de Tourville par courtoisie, allait suivre le sort des Condé
, sans jamais les abandonner» (20).

Sans doute me suis-je laissé entraîner bien loin de mon sujet. J'espère que cette étude des aspects peu connus du passage de la Cour à
Libourne vous inclinera à l'indulgence.

                                                                                             B. MONTOUROY.

(1) Doit-on dire Artagnan ou d'Artagnan, comme l'écrit A. Dumas. Il semble que ce soit une faute, la particule ne devant être employée que lorsqu'il est fait usage d'Un titre ou prénom.
(2)
SOUFFRAIN
. Tome III, p. 30 et s.
(3)
GUINODIE
, 2" éd. T. l, p. 226.
(4) Ibid. T. l, p. 230.
(5)
Philippe AMIGUET. La Grande Mademoiselle et son siècle d'après ses Mémoires. Albin Michel. Paris 1957
, p. 170 et 171.
(6)
Adolphe JOANNE : De Paris à Bordeaux (collection des Guides Joanne), 3" éd. Paris. Hachette 1867
, p. 288.
(7)
Catherine DESABRANT. Célébrité n'est pas chance : l'ortolan. Dans Bêtes et Nature, la revue du monde animal n° 46 octobre 1967. Cet article est à rapprocher de celui paru dans la R.L. n° 2 août 1898
, p. 26 et 27.
(8) R.H.A.L., T. Xx...XV, n " 123, p. 2.
(9) R.H.A.L., n° 127, p. 16, note 6.
(10) Histoire topographique et anecdotique des rues de
Bayonne. E.DUCERÉ
, T. V, p. 135.
(11) voir le LAROUSSE à ce mot.
(12)
Pierre HARISPE. Le Pays Basque. Paris 1929
. Payot, éd. p. 135.
(13)
DUCERÉ
. Ibid. p. 136 et suivantes.
(14)
SOUFFRAIN
, p. 30.
(15) Dictionnaire universel, historique, critique et biographique par une Société de Savants français et étrangers. 9" éd. Paris. Prud'homme Fils. 1812, T. XVIII, p. 147.
(16) Ibid. T. XVI, p. 158.
(17) Courrier Français du Dimanche. Edition du Libournais, n. 1257 du
19 octobre 1968. Jehan de GUIENNE. Personnages célèbres du Bordeaux
de jadis.
(18)
GUINODIE
, 2" éd. T. 1, p. 232.
(19) Pour l'ascendance du
Maréchal de Tourville
, voir aussi Miroir de l'Histoire n° 225, page 6, question n° 120.
(20)
Jean de La VARENDE. Le Maréchal de Tourville et son temps. Paris. Ed. de France 1943
.


Escalier menant à la Statue  Statue de d'Artagnan

Originaire de Gascogne, il n'y a rien d'étonnant à ce que la principale ville de la région, Auch, ait élevé une statue à l'homme qui représente le mieux l'esprit gascon. Erigée sur le premier palier d'un escalier monumental de 234 marches, la statue de d'Artagnan se dresse fièrement là depuis son inauguration en 1931.
Un point de passage obligé pour les amateurs du célèbre mousquetaire...

Iconographie. - Le Journal des Veillées du Pays de Bigorre publié par la Société Bigourdane d'Entraide Pédagogique. Hiver 1933-1934, n° l, reproduit la photographie de la statue en bronze de d’Artagnan, érigée à Auch, sur l'escalier monumental le 12-7-1931, œuvre du sculpteur Firmin Michelet, auquel est consacrée une notice intéressante, sous la signature de Georges Ferrero.

Extrait de la Revue Hist. Et Arch. Du Libournais 1969 à 70.

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